Artikel13. Februar 2023 Theo Metais
Éclectiques et fantastiques, 9 films immanquables à la Berlinale 2023
Alors que s’ouvre aujourd’hui la 73e édition du prestigieux festival du film de Berlin, voici une sélection, non exhaustive, mais à la croisée des genres, de 9 longs-métrages susceptibles de faire parler d'eux.
Comme en chaque début d’année, un vent de cinéma souffle sur l’hiver berlinois. Prestigieuse célébration, un marché du film de renom entamé en 1951 et qui décerne des Ours à la toison d’or et d’argent. Le festival a toujours eu quelque chose de mythologique. Avec à sa tête Carlo Chatrian (ancien directeur artistique du festival de Locarno qui prenait la succession de Dieter Kosslick en 2019), l’actrice américaine Kristen Stewart préside le jury de la compétition internationale qui devra départager 18 films en compétition. Un jury porté en 2022 par le cinéaste M. Night Shyamalan et qui récompensait la réalisatrice espagnole Carla Simón pour son film «Nos soleils (Alcarràs)» (sorti le 18 janvier dernier dans les salles).
Cette 73e édition sera notamment marquée par l’Ours d’or d’honneur décerné à Steven Spielberg pour l’ensemble de son œuvre, tandis que son dernier film «The Fabelmans» sortira en Suisse le 22 février prochain. Et puis la volonté, toujours, de parler des thèmes qui remuent notre époque. Ainsi se mêlent des thèmes identitaires, les questions migratoires, et la guerre aux frontières de l’Europe. Cette 73e édition révèlera aussi la présentation exceptionnelle de cinq films allemands en compétition internationale. Le verdict sera rendu le 26 février prochain.
1 - «Roter Himmel» de Christian Petzold
Compétition Internationale
Deuxième volet de sa trilogie entamée avec «Ondine» en 2020, le cinéaste Christian Petzold nous emmène sur les bords de la Baltique pour parler d'amour, d’écriture, de sommeil. Un film en suspens, comme l’était «Ondine», entre symbolisme et réalisme. Pour ce film, Christian Petzold retrouve Paula Beer, habituée du festival et récompensée à Berlin en 2020.
2 - «L’amour du monde» de Jenna Hasse
Sélection Generation
La cinéaste suisse Jenna Hasse, croisée au cinéma à l’affiche de «Petite Soeur», dévoile avec «L’amour du monde» son premier long-métrage. Le film nous emmène sur les bords du Lac Léman en compagnie de Margaux (incarnée par Clarisse Moussa), une adolescente qui, au gré de ses rencontres, découvre l’attirance, la déception et le désir d’évasion.
Vers la critique
3 - «Infinity Pool» de Brandon Cronenberg
Berlinale Special
Son patronyme laissant peu de place au mystère, Brandon Cronenberg n’est autre que le digne fils de son père David Cronenberg. Et après ses deux premiers longs-métrages, une chose est sûre, la relève est assurée. «Infinity Pool» fait se rencontrer les excellents Alexander Skarsgård et Mia Goth sur l’île fictive de La Tolqa. Alors qu'un accident mortel révèle la sous-culture perverse de cette station balnéaire de luxe, les protagonistes se retrouvent dans un monde parallèle où règnent la violence, l'hédonisme sans limites et l'horreur pure.
4 - «Superpower» de Sean Penn et Aaron Kaufman
Berlinale Special Gala
Quand Sean Penn et Aaron Kaufman commencent à tourner leur documentaire sur l’Ukraine, l’invasion par le maître du Kremlin Vladimir Poutine semble n’être qu’une menace lointaine. Et pourtant, le 24 février 2022, Penn et Kaufman sont à Kyïv lorsque la guerre éclate. Sans le savoir, l’acteur oscarisé et son comparse se retrouvent témoins de ce combat. Un documentaire singulier et présenté hors compétition, composé notamment de nombreux entretiens avec Volodymyr Zelensky.
Vers la critique
5 - «Le grand chariot» de Philippe Garrel
Compétition Internationale
Habitué des célébrations berlinoises, où il présentait notamment «Le sel des larmes» en 2020, Philippe Garrel dévoilera cette année «Le grand chariot». Accompagné de trois de ses enfants – Louis Garrel, Lena Garrel et Esther Garrel – le film se fait le récit d’une famille de marionnettistes à l’aube d’un grand bouleversement. L’occasion pour le cinéaste d’explorer des thèmes qui lui sont chers: l'amour, l'amitié, le deuil, la paternité.
Vers la critique
6 - «Ingeborg Bachmann – Journey into the Desert» de Margarethe von Trotta
Compétition Internationale
Figure emblématique du nouveau cinéma allemand, la cinéaste Margarethe von Trotta («Hannah Arendt») dresse le portrait de la poétesse Ingeborg Bachmann (interprétée par Vicky Krieps). Elle revient sur sa relation avec Max Frisch (Ronald Zehrfeld), de leur rencontre à Paris en 1958, jusqu’à leurs années zurichoises. La cinéaste raconte aussi ses espoirs et sa relation complexe à la vie et à la littérature.
7 -«Past Lives» de Celine Song
Compétition Internationale
Acclamée lors de sa présentation au dernier festival de Sundance, la réalisatrice et scénariste coréenne-canadienne Celine Song présentera «Past Lives», son premier long-métrage, en grande première à Berlin. La cinéaste y fait se rencontrer Greta Lee et Teo Yoo pour incarner l’histoire de Nora et Hae Sung, deux amis d’enfance séparés lorsque la famille de Nora a émigré de Corée du Sud. 20 ans plus tard, ils se retrouvent à New-York. Pour sa première réalisation, la cinéaste a puisé dans sa propre existence pour offrir un film aux airs de méditation sensible sur l’existence.
Vers la critique
8 - «Sira» de Apolline Traoré
Panorama
Apolline Traoré, cinéaste et productrice burkinabè engagée pour la cause des femmes, présentera, et pour la première fois cette année, un long-métrage à Berlin. Après le remarqué «Desrances» en 2019, «Sira» racontera l’histoire d’une nomade peule, dans la région du Sahel, attaquée par des terroristes islamistes alors qu’elle tente de rendre visite à son fiancé. L’occasion pour la cinéaste de parler d’une lutte saisissante, et d’un film en contre-point à l’actualité.
9 - «Passages» de Ira Sachs
Panorama
Invité pour la sixième fois dans la sélection Panorama, le réalisateur américain Ira Sachs explore les tumultes d’un couple incarné par Franz Rogowski et Ben Whishaw alors que l’un deux entame une relation avec une femme interprétée par Adèle Exarchopoulos. Un triangle amoureux inspiré des grandes heures du cinéma français avec un soupçon de Fassbinder ; cette année encore, Ira Sachs ne laissera pas indifférent.
Vers la critique
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