Kritik24. Mai 2023

Cannes 2023 : «Club Zero», la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner dans une impasse

Cannes 2023 :  «Club Zero», la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner dans une impasse
© Coproduction Office

En arrêtant de consommer de la nourriture, la population pourrait combattre la surproduction alimentaire et son impact environnemental et économique. Une idée développée par Jessica Hausner dans «Club Zero», commentaire cynique sur la suggestibilité humaine.

(Une critique de Teresa Vena, depuis Cannes. Traduit de l'allemand)

Dans un internat anglais, Madame Novak (Mia Wasikowska), une nouvelle enseignante, prend en charge un cours de sensibilisation alimentaire à la demande des parents d’élèves. Grâce à un régime strict, la jeune femme veut faire de sa classe des membres du «Club Zero». Le principe : manger de moins en moins pour, à long terme, se passer totalement de nourriture. Petit à petit, la directrice de l’école et les parents commencent à se rendre compte de l’inquiétante proportion que prend l’expérience. Un mécanisme qui pourrait difficile à arrêter.

Le récit dystopique de la réalisatrice-scénariste Jessica Hausner n’est ni particulièrement originale, ni tout à fait mis en valeur par l’esthétique de sa photographie. Son histoire, intransigeante et douteuse, semble même plutôt problématique. Car si la satire aborde d’importantes problématiques, comme les troubles alimentaires, le culte de la minceur ou encore le fanatisme, elle ne réussit à produire aucun commentaire véritablement pertinent. Pire, l’analyse, trop simpliste, devient insensible et semble plutôt se moquer des personnes concernées.

Une sensation qui se reflète dans l’esthétique de l’œuvre, au visuel stérile et artificiel. La caméra reste fixe, mais zoome de temps à autre dans l’espoir d’apporter un peu de dynamisme qui se perd directement dans un style proche de l’amateurisme. Le jaune, couleur dominante, se répète dans les uniformes scolaires et les décors. Si ce concept esthétique aurait pu fonctionner, c’est surtout un manque de vie singulier qui se reflète à l’image.

Après «Little Joe» (2019) la réalisatrice autrichienne tourne pour la deuxième fois en Angleterre. «Club Zero», son nouveau long-métrage, semble préférer un style plus racoleur et superficiellement percutant qui s’éloigne du charme mystérieux à l’ironie sous-jacente de ses œuvres précédentes comme «Hotel» (2004) ou «Lourdes» (2009).

1,5/5 ★

Plus d'informations sur «Club Zero»

Extrait officiel de «Club Zero»

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