Critique de «Nina et le secret du Hérisson», entre film de casse et fable sociale

Dévoilé en première à Annecy puis dans la sélection Locarno Kids des 76e festivités tessinoises, «Nina et le secret du Hérisson» dévoile le tendre récit d’un braquage pas comme les autres. Coup de projecteur sur le nouveau film de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol.

Manutentionnaire dans une usine, le père de la jeune Nina (Guillaume Canet) s’évade le soir en inventant des histoires pour endormir sa fille. Sa dernière création : «Les Comptes du Hérisson», ou les pérégrinations d’un petit hérisson qui découvre le monde. Mais lorsque son père est licencié après la faillite et la fermeture de l’entreprise, il tombe en dépression et l’équilibre familial s’effondre. Envoyé en prison, son patron y aurait laissé un trésor. Précieusement gardé par son sbire, Nina s’embarque alors avec son meilleur ami Mehdi dans une périlleuse aventure pour pénétrer dans les locaux, trouver l’argent et tenter de sauver son père et sa famille.

Après avoir notamment cosigné «Phantom Boy» (2015) et «Une Vie de chat» (2010), l’animateur Jean-Loup Felicioli et le scénariste Alain Gagnol se retrouvent pour une nouvelle aventure. Embaumé d’une esthétique qui rappelle les grandes heures fauves de l’italien Lorenzo Mattotti, «Nina et le secret du Hérisson» est à la fois un hommage à l’art séculaire de l’illustration, au temps chéri des films de braquage, et une réécriture moderne et transgénérationnelle de ces périples cinéphiles.

Racontées à hauteur d’enfants, les aventures de la jeune Nina sont teintées de cette envie contagieuse de «donner des clés pour comprendre le monde» confie Alain Gagnol. Sans angélisme, de ses références à «La Nuit du chasseur» au contexte économique de la désindustrialisation, en passant par les envolées oniriques sur la nature, «Nina et le secret du Hérisson» est un authentique récit d’éveil à l’obscure clarté du monde. Orchestré par les voix de Guillaume Canet et Audrey Tautou (qui évitent l’écueil d’une voix infantilisante), nous nous sommes laissés charmer par ce récit parfaitement juste et adulte. Un plaisir de divertissement populaire et merveilleusement illustré, dans ce qui s’apparente déjà comme l’un des meilleurs films d’animation de l’année. À découvrir en famille !

4/5 ★

Depuis le 11 octobre au cinéma.

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Bande-annonce de «Nina et le secret du hérisson»

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