News15. August 2024 Theo Metais
«Incroyable mais vrai» sur Arte.tv, une farce technologique et labyrinthique de Quentin Dupieux
«Incroyable mais vrai» redéfinit l’espace et le temps. Une satire des technologies, une variation sur le couple et le souvenir d’«Alice au pays des merveilles». Disponible sur Arte.tv depuis le 14 août, puis à l’antenne en septembre, «Incroyable mais vrai» de Quentin Dupieux mérite bien un détour.
Réalisateur iconoclaste, devenu culte au pays des fables surréalistes, après ses «Rubber», «Le Daim» et «Au Poste!», Quentin Dupieux était de passage au prestigieux festival de cinéma de Berlin en 2022. «Parfois, après vingt pages, vous réalisez que l’idée ne tient pas la route. Mais de temps en temps, tout s’emboite et le film s’écrit alors tout seul.» nous avait d’ailleurs confié le cinéaste lors d’une rencontre avec son actrice Léa Drucker qui n’avait pas caché son enthousiasme. «Je savais que ce serait amusant de travailler avec lui, car ses films sont un terrain de jeu fantastique pour nous. Je pense qu'il a un esprit et une imagination très libres. Son scénario était fort, hilarant, mais aussi très profond.»
Et cette histoire, là voici: «Incroyable mais vrai» raconte la vie d’un couple (incarné par Alain Chabat et Léa Drucker) fraîchement propriétaire d’un pavillon bourgeois dans lequel une trappe à la cave permet (attention ça se complique!) de se téléporter 12 heures dans le temps et de rajeunir de trois jours à chaque passage.
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Face aux sirènes de l’éternité, «Incroyable mais vrai» emprunte à Dorian Gray. Anciennement Mr Oizo, le musicien devenu cinéaste, signe ici son neuvième long-métrage et peut-être l’une de ses réalisations les plus personnelles. «Incroyable mais vrai» nous parle de l’horrible fardeau du temps et des couples qui vivotent dans son sillage.
Il y a celui qui se complait dans le travail, à l’image d’un toujours excellent Alain Chabat dans la peau d’un petit assureur, une touchante Léa Drucker qui comme Alice dans «Alice au pays des merveilles», n’en finit plus de plonger dans la trappe pour remonter le temps ; et ce patron, incarné un Benoît Magimel en roue libre, qui se rend au Japon pour une étonnante greffe. Une étude sociétale teintée de cet humour singulier, à la fois dérisoire, absurde et pourtant si juste. Sous ses airs de grand je-m'en-foutiste du cinéma, il y a de la poésie chez Dupieux.
3,5/5 ★
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