Critique de «Avatar : le dernier maître de l’air», Netflix persiste et signe dans la veine du live-action

Le remake live-action «Avatar : le dernier maître de l’air» déboule sur Netflix en reprenant la trame narrative de l’anime originel. On décrypte !

(Une critique de Kilian Junker)

La Nation du feu s’apprête à lancer une guerre mondiale contre toutes les autres tribus. Leur puissance semble sans limite, pourtant deux frère et sœur de la tribu de l’eau du Pôle Sud, Katara et Sokka, vont faire une découverte qui va changer l’histoire. Coincé dans les glaces entourant leur tribu, ils libèrent en effet un jeune homme, Aang (Gordon Cormier). Cet «Avatar», le dernier maître de l’air, deviendra leur ultime espoir pour contrer la domination de la nation de feu…

Annoncée depuis 2018 par Netflix, l’adaptation live-action de l’anime éponyme atterrit sur la plateforme américaine quelques mois à peine après celle de «One Piece». Après Disney, c’est donc Netflix qui s’érige en maître du recyclage, jetant son grappin sur les séries à succès pour leur offrir un succédané en prise de vues réelles. Et de manière bien surprenante, leur version de «One Piece» avait plutôt su convaincre ! En sera-t-il de même pour «Avatar» ? Cela semble bien plus compromis. Dès son premier épisode, «Avatar» version live-action montre ses limites : la débauche d’effets spéciaux nécessaires à la représentation du monde fantasque créé par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko bornera grandement les possibilités visuelles de la série…

C’est donc ainsi qu’après une brève scène d’action nocturne, «Avatar» va de suite s’enliser à cause d’une voix-off tentant laborieusement de nous introduire à ce nouvel univers… Pataude, la série ne semble jamais savoir sur quel pied danser ni à qui elle s’adresse : aux habitués de l’univers ou aux néophytes ? Au jeune public ou aux adultes ? Et à ne guère savoir trancher, elle va suivre un étrange chemin de traverse où les choix ne seront jamais pris.

Ainsi les tribus vont se succéder à l’écran, et avec elles autant de dialogues sur-explicatifs indigestes pour s’assurer que le spectateur ne soit pas complètement perdu. Et lorsque l’action arrive enfin, la violence qu’elle se permet est toujours contrainte par l’impératif de rester dans les clous d’un PG-13… En ressort un produit ripoliné, plutôt plat, dont le plan étalon sera le champ-contrechamp en cadre serré, bien pratique pour limiter les besoins en effets spéciaux. Bref, un produit ultra-formaté, frustrant et inutile tant l’animé lui est supérieur. Si la fin de la série annonce de facto une suite, il n’est pas sûr que Netflix engage plus de billes dans ce projet bancal…

2/5 ★

«Avatar : le dernier maître de l’air» est à découvrir depuis le 22 février sur Netflix.

Bande-annonce de «Avatar : le dernier maître de l’air»

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