Kritik22. September 2023 Cineman Redaktion
«Le Continental : d’après l’univers de John Wick» sur Prime Video, sale temps à l’hôtel sans Keanu Reeves
L’univers de John Wick (2014-2023) s’étend sur le petit écran avec un récit centré sur la genèse du personnage de Winston Scott et de l’hôtel emblématique de la saga : le Continental. On décrypte cette nouvelle série disponible sur Prime Video.
(Une critique de Damien Brodard)
Winston Scott (Colin Woodell) pensait avoir laissé son enfance à New-York derrière lui. Lorsque son frère Frankie (Ben Robson) dérobe un objet de la plus haute importance à Cormac (Mel Gibson), le directeur du Continental, ses anciens démons le rattrapent. Winston va devoir évoluer dans un monde rempli de tueurs impitoyables pour espérer prendre le contrôle de l’hôtel.
Outre les fusillades endiablées et les cascades renversantes, les quatre films centrés sur le personnage de John Wick laissaient entrevoir un univers riche au fonctionnement bien huilé, sans jamais avoir le temps de s’y attarder. La promesse d’une telle série était donc de parvenir à concilier l’essence de la franchise – l’action débridée – tout en approfondissant ce monde qui paraissait foisonnant. Au bout du compte, si le résultat se rapproche de ce qui était espéré, force est de constater que le format sériel et l’écriture mettent des bâtons dans les roues du projet.
En voulant étoffer leur nombre incalculable de personnages par autant de sous-intrigues, les scénaristes tombent dans une exposition interminable, ordinaire et parfois laborieuse, ne faisant que prolonger artificiellement le récit. Les amateurs de la franchise trouveront tout de même quelques clins d’œil disséminés ici et là, tout en explorant un tant soit peu l’histoire de l’hôtel des assassins, mais de manière trop superficielle pour en oublier les problèmes.
La série se heurte inévitablement à la comparaison avec les longs-métrages dont elle est tirée, et ce ne sont pas les séquences d’action qui vont l’aider à garder la tête hors de l’eau. Outre une première fusillade dantesque et un dernier acte des plus réjouissants, justifiant sans doute à lui seul le visionnage, la réalisation s’avère bien plate. Entre les chorégraphies mollassonnes, les situations peu inspirées ou le manque d’idées de mise en scène, on sent que les moyens sont restreints, mais surtout qu’il n’y a personne pour faire briller la série sur le plan visuel. Reste le final explosif, prenant des airs d’un film d’équipe à la «The Suicide Squad» (2021), pour enfin proposer une poignée de plans impressionnants et des combats dignes d’intérêt.
La distribution s’en sort avec les honneurs, sans pour autant se démarquer. L’Américain Colin Woodell est tout à fait crédible en version rajeunie du personnage campé originellement par Ian McShane, tandis que Mel Gibson remplit son cahier des charges : un brin de surjeu, parler avec une grosse voix et donner quelques coups par-ci par-là. Une fois arrivé à la fin des trois épisodes, il demeure malheureusement un goût d’inachevé. «Le Continental : d’après l’univers de John Wick» rate sa cible : la série attirera à n’en pas douter les initiés, tout en n’ayant que trop peu d’arguments valables pour séduire les néophytes.
2,5/5 ★
«Le Continental : d’après l’univers de John Wick» est disponible sur Prime Video à partir du 22 septembre.
Bande-annonce de «Le Continental : d’après l’univers de John Wick»
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