Critique de «Le Pouvoir», récit contemporain d’une émancipation foudroyante sur Prime Video

Positive, contemporaine, générationnelle et électrisante, découvrez la saison 1 de la nouvelle série «Le Pouvoir» sur Prime Video.

Inspirée du roman éponyme de Naomi Alderman, l’un des meilleurs livres de 2017 selon le journal The New York Times, la série «Le Pouvoir» («The Power» en VO) était pour le moins attendue. Pour son succès en librairie, d’une part, mais aussi car le livre porte en son cœur une histoire singulière. En effet, à travers le monde, de jeunes femmes sont accaparées par une force étrange. Une force qui grandit dans leurs mains et qui se réveille quand s’annonce un changement, une menace. Garde-fou ou instinct de survie, ce pouvoir, cette volte, s’anime pour qu’elles puissent se défendre face à leurs peurs, à l’oppresseur et au carcan de la religion.

Au 19e siècle, l’ampoule de Thomas Edison sortait les ménages de l'obscurité, ici l’électricité sert un tout autre projet, et Zeus n’a plus l’apanage de la foudre. Ainsi, nous découvrons le récit de ces jeunes femmes, adoptées sous la contrainte dans les jupes d’une famille catholique abusive, reniées par un père trop puissant, ou encore dans cette maison au Nigéria, où elles se réunissent pour s’éveiller à ce pouvoir.

Bientôt des incendies se déclarent un peu partout. Les médias relayent l’information de ces «adolescentes qui mettent le feu». Le bruit court comme de la poudre en flamme, et l’affaire remonte jusqu’à la maire progressiste Margot Cleary-Lopez incarnée par Toni Collette, une alliée. Mais dehors une révolution est en marche, la menace gronde et une enquête se profile à mesure que des figures de Lichtenberg apparaissent sur les visages.

Récit générationnel contemporain à la portée universelle, la cinématographie se met au diapason de l’émancipation de ces jeunes femmes adolescentes et de leur entraide. Dans cet écrin sériel pourtant conventionnel, le pouvoir se libère, et Prime Video tient là un message d’une importance capitale. Passionnant en ces termes, on comprend l’embrasement à la publication du livre. D’aucuns les trouvent hystériques ou trop émotionnelles, aujourd’hui les femmes détiennent le pouvoir. La sortie de la série fera évidemment écho à la situation des femmes en Iran, en Afghanistan, et aux chasses aux sorcières d’ailleurs et d’antan. Ainsi, cette électricité se fait la métaphore positive d’un héritage plus large qui rode dans la nature comme les origines de ce pouvoir.

4/5 ★

Les 4 premiers épisodes (environ 55 minutes chacun) de la série «Le Pouvoir» sont à découvrir dès le 31 mars sur Amazon Prime Video.

Bande-annonce

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