Kritik22. August 2024 Cineman Redaktion
Critique de «Pachinko» sur Apple TV+, le destin tragique d’une famille d’exilés coréens
Dès le 23 août, Apple TV+ diffuse la deuxième saison de la série évènement «Pachinko». Adapté du roman éponyme de Min Jin Lee, que vaut le deuxième volet de ce drame historique? Gros plan sur «Pachinko».
(Une critique d'Emma Raposo)
Piqûre de rappel: la saison 1, diffusée en 2022, prenait essentiellement ses quartiers sur une petite île au large de Busan au moment de la colonisation de la Corée par l’Empire japonais, et racontait l’histoire, sur quatre générations, de la famille de Sunja, petite fille coréenne exilée par la suite à Osaka et interprétée par Jeon Yu-na (enfant), Min-ha Kim (à l’âge adolescent et adulte), Yuh-Jung Youn (à l’âge sénior).
Dans le prolongement de la saison 1
La deuxième saison de «Pachinko» débute à peu près là où s’est arrêtée la première saison. Osaka, 1945, on retrouve Sunja travaillant sans relâche pour joindre les deux bouts alors que la guerre vit ses dernières semaines, et que les Américains sont sur le point de bombarder la ville. Sunja, sa belle-sœur Kyunghee (Jung Eun-chae) et ses deux fils Mozasu et Noa, fils illégitime issu d’une relation avec Hansu (Lee Min-ho), un yakuza d’origine coréenne, sont envoyés à la campagne par ce dernier le temps que la guerre prenne fin. De retour dans la métropole défigurée par les bombardements, la famille continue son chemin de croix dans un pays où ils ne se sont jamais sentis réellement chez eux.
Déjà acclamée par la critique en 2022, la deuxième saison de «Pachinko» devait relever un défi de taille : faire mieux, ou tout du moins, aussi bien que la saison précédente. On vous épargne le suspense tout de suite : défi relevé haut la main. Il y a beaucoup à dire à propos de «Pachinko» et de ce qui fait d’elle l’une des meilleures séries de ces dernières années. Récit dense tant dans le fond que dans la forme, «Pachinko» ne se construit pas de façon linéaire.
La narration choisie par Soo Hugh, créatrice et scénariste, pour cette histoire s’étendant de 1915 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mêle quatre générations dans des allers-retours temporels allant de 1915 aux années 80. Ce qui aurait pu embrouiller les spectateurs se révèle être un choix payant: deux époques se télescopent et se font écho, si bien qu’au fur et à mesure de l’intrigue, on comprend mieux les actions des protagonistes et le bien-fondé de certains détails en apparence futiles.
Une série toujours aussi exceptionnelle
Débordante de résilience, «Pachinko» retrace l’histoire d’une famille en particulier, mais aussi de dizaines d’autres exilées pour lesquelles le poids de l’héritage pèse lourd sous l’impérialisme japonais. Les espoirs fondés et le devoir de réussir, la série retransmet avec brio la charge transmise de génération en génération au sein des Zainichi, comme sont appelés les Coréens installés au Japon, victimes d’un racisme systémique. À l’image de Noa, fils de Sunja, destinés à être le premier de la famille à faire des études, et Solomon (Jin Ha), le petit-fils de Sunja, fraîchement revenu des États-Unis, qui se démène pour faire sa place dans le monde des affaires tokyoïtes.
Il est assez dur de trouver des défauts à «Pachinko». Parlée en coréen et japonais et emmenée par un casting exceptionnel, la série fait la part belle aussi bien aux personnages principaux qu’aux personnages secondaires. Elle nous gratifie également de prises de vue majestueuses grâce au magnifique travail de réalisation de Leanne Welham, Arvin Chen et Sang-il Lee. Aussi belle esthétiquement que scénaristiquement, la série témoigne d’autant de violence que de beauté et c’est une merveille à regarder. À ne pas louper!
4,5/5★
La saison 2 de «Pachinko» est disponible sur Apple TV+ à partir du 23 août:
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