Artikel13. September 2022 Cineman Redaktion
David Bowie, un caméléon qui venait des étoiles à (re)découvrir en 5 films
Cela fait six ans que David Bowie laisse la scène rock orpheline de l’un de ses plus grands interprètes. Le caméléon a révolutionné la musique, mais pas que… Il a en effet toujours noué une relation charnelle à l’image, en peinture ou au cinéma, dans le documentaire comme dans la fiction.
(Un article de Kilian Junker)
Une vie débordante de créativité que le réalisateur Brett Morgen, avec le soutien exclusif de la famille de l’artiste, met en scène dans «Moonage daydream» au cinéma le 14 septembre 2022. Carnets, dessins, enregistrements… il compile ici des décennies de documents inédits pour un projet monstre au montage étalé sur plus de quatre ans. L’occasion de refaire un tour sur la filmographie de L’Homme aux mille visages, en une sélection de cinq films qui montre l’étendue du spectre cinématographique de l’artiste.
1 - «L'homme qui venait d'ailleurs» (1976)
Venant après le scandale «Ne vous retournez pas» dans la filmographie de Nicolas Roeg, c’est aussi le premier film où Bowie apparait en tant qu’acteur de fiction. Et qui d’autre mieux que le chanteur pour jouer cet alien froid – dont Fassbender s’est inspiré pour son rôle dans «Prometheus» – venu sur terre pour envoyer de l’eau sur sa planète en proie à une horrible sécheresse ?
Un brin hermétique, c’est pourtant un film aujourd’hui culte qui aura essaimé dans la pop-culture, du Valis de K.Dick au clip de «Welcome to the Jungle des Guns N’Roses». Bowie en aura par ailleurs écrit une suite, «Lazarus», sous forme de comédie musicale.
2 - «Velvet Goldmine» (1998)
Quoi de plus délicat que d’ambitionner le biopic d’un chanteur connu – en l’occurrence Bowie – sans son accord et en écrivant l’intégralité des chansons interprétées? Todd Haynes en prend pourtant le pari. S’inspirant de la forme non-linéaire de «Citizen Kane» (rien que ça) Haynes nous narre l’histoire de Brian Slade – alias Bowie – entre ses déboires et ses réussites. Un rise and fall où l’on croisera un double fictionné de Iggy Pop, pour des moments rock d’anthologie. Un film aujourd’hui culte, mais qui n’aura toutefois pas plu au principal intéressé.
3 - «Labyrinth» (1986)
Le marionnettiste Jim Henson a l’idée folle d’engager Bowie dans son projet inspiré du dessinateur Brian Froud, avec lequel il a déjà collaboré pour son précédent film «Dark Crystal». Ainsi, le chanteur britannique devient le méchant d’un monde onirique truculent de mille trouvailles visuelles, où se perd la jeune Jennifer Connelly (la même qui a explosé le box-office mondial aux côtés de Tom Cruise dans Top Gun : Maverick cette année). Kitsch dans le bon sens du terme, déclaration d’amour au monde des marionnettes et véritable tour de force technique, «Labyrinth» est devenu culte et pas uniquement pour la permanente défiant les lois de la gravité qu’arbore Bowie dans le film.
4 - «La Dernière Tentation du Christ» (1988)
Sur un scénario de Paul Schrader qui collaborera par ailleurs également avec Martin Scorsese pour «Taxi Driver», on va suivre l’histoire d’un Jésus détourné des canons bibliques : pécheur, irrémédiablement ordinaire et fatalement épris de Marie-Madeleine. Le chanteur y tient le rôle de Ponce Pilate, aux côtés d’un Willem Dafoe campant Jésus et d’Harvey Keitel en Judas. Étonnement, ce ne sera d’ailleurs pas Bowie qui composera la musique du film, mais Peter Gabriel, ancien chanteur de Genesis. Film sulfureux au possible qui déclenchera l’ire des catholiques extrémistes dans un déferlement de violence faisant de nombreux blessés.
5 - «Twin Peaks: Fire Walk with Me» (1992)
Préquelle sortie après la seconde saison de l’inoubliable série de David Lynch et Mark Frost, Bowie y joue le rôle de l’énigmatique agent du FBI Phillip Jeffries. Film inoubliable, s’inscrivant dans la montée en puissance de la saison 2 de Twin Peaks et dont il en fera exploser la folie et la violence. Bowie aurait d’ailleurs dû apparaître dans la suite de la série «Twin Peaks : The Return» en 2017 mais aura été forcé de décliner l’offre de Lynch à cause de son cancer. Ce n’est toutefois pas la seule collaboration entre les deux artistes puisque c’est sa chanson «I’m deranged» qui ouvre et clôt le «Lost Highway» de David Lynch.
«Moonage daydream» est à découvrir au cinéma dès le 14 septembre 2022.
Bande-annonce
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