«Green Book» est un road-movie tiré de faits réels qui se déroule dans l’Amérique des années 1960. Dans cette histoire d’amitié interraciale qui va braver et briser les codes d’une ancienne Amérique rurale et raciste, un italo-américain va se lier d’affection avec un homme de couleur en devant lui servir de chauffeur. Prix du public lors du dernier Festival de Toronto, «Green Book» pourrait bien être le coup de coeur de ce début d’année !
Tout les sépare : le milieu social, la couleur de peau, le travail… Mais un périple qui ira de Manhattan jusqu’au Sud profond va les réunir et les changer. Tony Lip (Viggo Mortensen) est un videur italo-américain qui aime la bonne bouffe, parle vulgairement et qui ne voit pas d’un très bon oeil que des ouvriers noirs travaillent chez lui. Le Dr. Don Shirley (Mahershala Ali) quand à lui, est un homme afro-américain, virtuose du piano à la renommée mondiale et qui doit entamer une tournée de concerts. Dans leur voyage, ils s’appuient sur le Green Book, un cahier supposé recenser les endroits accueillant les personnes de couleur.
Pour comprendre le long-métrage de Peter Farrelly, il faut savoir ce qu’est initialement un Green Book. C’était une sorte de manuel pour voyageurs et automobilistes de couleur qui étaient à la recherche de « vacances sans aggravation ». Un guide de route indispensable en somme qui répertoriait les lieux de séjour « conviviaux », ceux à éviter, ainsi que quelques conseils. En cela, Peter Farrelly a choisi intelligemment le titre de son film. Un road-movie unique en son genre, Green Book est à la fois drôle, atypique, humaniste et sincère.
Drôle, atypique, humaniste et sincère. ...
Quelques notes de bonnes humeurs et de franches rigolades, Green Book reste un drame qui dépeint avec véracité l’intolérance des Américains dans les années 1960. En présentant un tableau sombre de la ségrégation dans les États-Unis, le film remue son spectateur par quelques scènes chocs (les sanitaires pour « gentleman », la boutique de costume de luxe). D’autant plus que le voyage est hautement plus dangereux pour un homme noir riche et bien éduqué comme le Dr. Don Shirley.
À ce jeu là, le duo Mahershala Ali et Viggo Mortensen fonctionne incroyablement bien à l’écran. En osmose totale, l’ancienne tête d’affiche du Seigneur des Anneaux épate dans son rôle de goombah un peu rude mais à la sympathie naturelle et au coeur en or. Tandis que l’acteur de Moonlight impressionne par son éloquence, son charisme ravageur et sa douce mélancolie dans la voix et le regard.
Un résultat sans aucune fausse note...
On retrouve un peu de la patte du cinéaste qui, avec son frère Bobby Farrelly, a toujours aimé mettre en lumière les « losers », ne les prenant jamais de haut, comme dans Dumb and Dumber. Seulement pour cette fois il est seul à la barre et Peter Farrelly nous laisse entrevoir dans son long-métrage que le racisme n’est pas seulement une question de lois, mais qu’il est surtout une chose ancrée dans un nid de clichés véhiculés par les hommes.
Notons enfin que la créatrice de costumes Betsy Heimann habille avec énormément de goût Mahershala Ali, montrant dès sa première apparition à l’écran qu’il est fier de son héritage et qu’il est d’une bien meilleure classe sociale que Viggo Mortensen dont sa veste a été tachée de sang dès l’introduction. Tout est finement calculé et millimétré pour un résultat sans aucune fausse note.
En bref !
Green Book c’est avant tout un film qui réchauffe le coeur et qui nous fait sourire. Un film à l’alchimie réussie entre ses deux acteurs principaux et qui dénonce avec humour et justesse les divisions raciales, sociales et culturelles de l’époque. En soit, tout d’un futur classique du cinéma, non ?
4,5/5 ★
Au cinéma le 23 janvier. Plus d'informations sur Green Book.
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