Kritik24. Juli 2018 Theo Metais
«Hotel Artemis» - Blockbuster de genre sauce pop culture
Ambiance néon noir, Los Angeles, Jodie Foster, Jeff Goldblum, une guerre civile et un ermitage pour mercenaires; pour son premier long-métrage le scénariste, réalisateur et très prometteur Drew Pearce sort l’artillerie ultra pop pour une dystopie à l’hôtel.
En 2028 à Los Angeles, c'est le chaos urbain et «The Nurse» (Jodie Foster) soigne de dangereux mercenaires dans le très confidentiel «Hôtel Artemis». Une nuit, alors que le légendaire criminel Orian Franklin (Jeff Goldblum) débarque, des conflits éclatent entre les résidents et la sécurité du lieu s’en trouve compromise…
Qu’ils soient du Nord, transylvaniens, à Budapest ou à Beyrouth, Paradiso, psychiatriques, Jim Jarmuschiens ou Lynchéens, au cinéma les hôtels se comptent comme autant de variations sur le voyage et le passage. Sous la tutelle mythologique d'Artémis, l’hôtel de Drew Pearce joue la carte du refuge au milieu d’une guérilla urbaine. Dès l’ouverture avec les deux frères, le braquage et la fuite sous haute tension, Hotel Artemis a quelque chose de familial et une carcasse de bronze impénétrable, façon coeur de rocker à la Julien Clerc...
C’est en évoquant les expériences cinématographiques (ou musicales...) des années 80/90 qu'à première vue Hotel Artemis ne sera pas dénué de charme (ou d’humour). Aussi réchauffée soit-elle et pauvre en science-fiction, l'ambiance dystopique et futuriste sera garante d’une esthétique technologique à la suie (néon) noire. Le réalisateur Drew Pearce cuisine avec un appétit cinéphile et nous ramène les souvenirs d’un Los Angeles dans Blade Runner, Escape From L.A., un peu de Nikita ou encore Kill Bill et compose avec l’excellence hollywoodienne en garde fou : Jodie Foster et Jeff Goldblum. Si l’actrice interprète ici avec une maestria indéniable un (petit) rôle de composition, cette infirmière contrainte et blessée donnera néanmoins une force romantique au film.
Jodie Foster surnage dans les eaux troubles d’un tendre nanar ...
Sofia Boutella (Nice), dans son rôle de tueuse à gage, chorégraphie l’esthétique de la violence. Danser la guerre pour la rendre pop, après The Mummy et Atomic Blonde, l’actrice et danseuse trouvera enfin une certaine justesse dans son art. Dave Bautista (Everest) en malabar, confident, videur et homme à tout faire, amusera de quelques répliques; idem pour Jeff Goldblum, son fils, interprété par Zachary Quinto (Crosby Franklin), et le duo de frangins porté par Sterling K. Brown (Waikiki). Si Drew Pearce disperse quelques trouvailles visuelles, le scénario en est tristement dénué. Jamais explosif, le film maîtrise pourtant ses points chauds (les extérieurs, l'ascenseur). Notons que les amateurs du songwriter pourront apercevoir le chanteur John Father Misty dans le rôle d'un braqueur au début du film. Pop culture, pop culture ...
En Bref !
Pour une première réalisation, Hotel Artemis sera un blockbuster de genre, creux mais visuel, crasseux, léché, suffisant, efficace et maîtrisé. Le film propose un casting de choix pour un clin d’oeil à la pop culture, à l’esthétique néon noir et aux dystopies dans la cité des anges. Et Jodie Foster surnage dans les eaux troubles d’un tendre nanar.
Note de la rédaction -> 3/5 ★
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