Le 7ème art helvétique n’a pas souvent la cote, mais certains métrages ont réussi de véritables cartons dans nos contrées. Un petit récapitulatif pour se remémorer les 10 plus grands succès du cinéma suisse.
Dernièrement, Pierre Monnard a réussi à attirer plus de 330’000 spectateurs pour «Platzspitzbaby», de plus en période de Covid. À titre de comparaison, le «Joker» de Todd Philipps a terminé son exploitation avec plus de 490’000 entrées. Le cinéaste fribourgeois a reçu un petit coup de pouce de… la pandémie puisque son film a profité des nombreuses déprogrammations de productions susceptibles de s’emparer de l’affiche.
En 2016, un autre romand avait cassé la baraque: Claude Barras avec son succès retentissant «Ma vie de Courgette». Le film d’animation avait rassemblé les foules dans les salles obscures pour gravir la grande montagne des Oscars et se retrouver nominé en 2016, participant à la grande messe du cinéma mondial. Ou encore, et toujours en 2016, le raz de marée «Heidi» d’Alain Gsponer vendu dans plus de 100 pays et enregistrant près de 3,5 millions d’entrées à l’international, devenant le film suisse le plus rentable de tous les temps - plus 558’000 entrées en Suisse.
Mais la question est de savoir quel est le plus grand succès du cinéma suisse sur le territoire suisse. Lequel a attiré le plus de spectateurs? Voici les 10 plus gros succès du cinéma suisse au box-office suisse.
10. «L’Orde divin» de Petra Volpe (2017)
Petra Volpe a écumé les festivals internationaux avant que les spectateurs n’écument les salles. «L’Ordre divin» a fait un carton en Suisse avec cette histoire retraçant la mobilisation des femmes d’un petit village au sujet de la votation du 7 février 1971, à propos de l’institution du suffrage féminin en matière fédérale.
Une comédie dramatique qui a regroupé plus de 350’000 spectateurs - précisément 357’427. L’histoire de Nora (Marie Leuenberger), cette femme au foyer dans le petit patelin d’Herisau, va dessiner le combat d’une femme qui souhaite travailler, mais dont le mari ne le souhaite pas. Et en vertu des lois de l’époque, il est dans son droit. Une confrontation entre une vision moderne et une vision conservatrice, pour un feux d’artifice social. Ce film est un succès dans tous les compartiments, tant Petra Volpe réussit à conter simplement et efficacement une histoire drôle et poignante.
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9. «Grounding, les derniers jours de Swissair» de Michael Steiner (2006)
Le 2 octobre 2001, la flotte de Swissair, fleuron de l’aéronautique ne peut plus voler faute de carburant. Michael Steiner retrace en 2 heures de film la débâcle qui a touché de plein fouet une nation. En adaptant le livre de René Lüchinger, Steiner mesure l’ampleur de l’humiliation subie par un pays ô combien fier de sa compagnie aérienne.
Et s’il est question d’une faillite, pour «Grounding, les derniers jours de Swissair» c’est un vrai succès. Le long métrage a rassemblé 378’460 spectateurs dans les salles helvétiques. Une réussite tant critique que populaire pour l’as du box-office suisse qu’est Michael Steiner.
8. «Microcosmos: Le peuple de l’herbe» de Marie Pérennou et Claude Nuridsany (1996)
Marie Pérennou et Claude Nuridsany ont réussi à rassembler 381’846 spectateurs dans les salles. Un résultat qui place le film à la 8e place des films suisses les plus rentables. Le documentaire qui s’intéresse aux petites bêtes et au monde des insectes a touché un public large. Mais il est surtout question d’une prouesse technologique pour les années 90, en effet des macrocaméras seront spécialement créées pour le tournage.
Il aura fallu 2 ans pour mettre en place un système de «motion control», un robot commandant les différentes caméras et leurs mouvements, pour transformer l’essai. La durée totale du projet prendra 7 ans et 9 mois: 2 ans d’écriture, 2 ans de préparation, 3 ans de tournage et 9 mois de montage et mixage. Un défi récompensé par une sélection hors compétition à Cannes et surtout par un immense succès. Outre la Suisse, «Microcosmos» a été vu par près de 4 millions de spectateurs en France.
Disponible en VOD
7. «Les petites fugues» de Yves Yersin (1979)
Une comédie dramatique aux 426’332 spectateurs. Yves Yersin, en contant l’histoire de Pipe, interprété par Michel Robin, s’est amusé à traverser le pays de Vaud avec le détenteur d’un vélomoteur qui prend goût aux escapades aux dépens de son pensum paysan. Une chronique paysanne tendre et empreinte de justesse, bercée dans une photo lumineuse. Yersin a frappé fort et a profité d’un public nombreux pour faire découvrir les beautés que recèle le magnifique Canton de Vaud. Une sorte de carte postale.
6. «Une cloche pour Ursli» de Xavier Koller (2015)
Le 6e de ce classement, avec ses 456’687 spectateurs, est une adaptation du roman «Schellen-Ursli» de Selina Chönz. Un film pour enfants qui se déroule à Guarda, en Engadine, dans les Grisons. Un film à la tradition suisse bien ancrée, traitant du petit Ursli dévasté après la vente de sa chèvre favorite à l’épicier du coin. Un conte montagnard que le prolifique Xavier Koller, vainqueur d’un Oscar en 1990 («Un Voyage vers l’espoir») et de retour de son exil hollywoodien, sublime et emmène vers les sommets du box-office helvétique.
Disponible en VOD
5. «Heidi» d’Alain Gsponer (2015)
2015 fut une année brillante pour le cinéma suisse. Après le carton de «Une cloche pour Ursli», c’est un autre conte pour enfants, ou plutôt une légende helvétique qui remplira les caisses des cinémas: «Heidi» d’Alain Gsponer. Cette jeune orpheline, campée par Anuk Steffen, envoyée chez son grand-père (Bruno Ganz), découvrira les alpages et les paysages hallucinants de beauté. Avant que la tante ne l’envoie dans une riche famille pour parfaire l’éducation de la petite fille.
L’histoire bien connue des Suisses sera un vrai succès dans les salles obscures: 558’855 entrées rien qu’en Suisse. Et même après son exploitation en salle, le métrage cartonne à sa rediffusion en France, avec près de 2,10 millions de téléspectateurs.
Disponible sur Netflix
4. «À vos marques, prêts, Charlie!» de Mike Eschmann (2004)
Bientôt le podium, mais avant notre médaille en chocolat: «À vos marques, prêts, Charlie!» de Mike Eschmann. Une comédie sur l’armée et la naturalisation. Les aventures d’Antonio Carrera, cherchant à fuir ses obligations citoyennes pour retrouver sa belle fiancée Laura (Mia Aegerter) au plus vite, ont fait se bidonner de nombreux spectateurs, surtout quand il est question d’école de recrues et les (multiples) clichés qui vont avec.
Un tel carton qui a d’ailleurs entrainé une suite apparue 10 ans après la première diffusion en Suisse alémanique, intitulée «À vos marques, prêts, cours de répétition!». Mais le succès n’a pas été au rendez-vous, loin des 580’000 spectateurs annoncés par le producteur Lukas Hobi - même si les statistiques annoncent 560’523 spectateurs.
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3. «Je m’appelle Eugen» de Michael Steiner (2005)
Nous voici dans la zone podium. Et c’est un habitué des excellents scores au box-office qui nous revient: Michael Steiner, avec «Je m’appelle Eugen». Le «goldenboy» du cinéma suisse adapte un classique de la littérature suisse de Klaus Schädelin, pour un divertissement familial convaincant. La bande à Eugen n’a qu’un seul et unique but: découvrir le fabuleux trésor du Lac Titicaca de Fritz Bühler. Pour ce faire, Eugen, Wrigley, Bäschteli et Eduard vont ratisser la Suisse avec leurs parents sur leurs talons.
Klaus Schädelin a fait la joie des jeunes lecteurs alémaniques depuis les années 50. En 2005, Michael Steiner a enchanté petits et grands dans un récit compilant les 8 épisodes en un seul récit. Et 581’416 spectateurs plus tard, le tour est joué et les francs suisses ont plu.
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2. «Les mamies ne font pas dans la dentelle» de Bettina Oberli (2006)
Une année après le succès de Steiner, c’est au tour de Bettina Oberli de truster le haut de l’affiche. En 2006, avec «Les mamies ne font pas dans la dentelle» rassemble près de 600’000 spectateurs dans les salles - 597’135 précisément. Une histoire se passant dans l’Emmental, se centrant sur la pauvre Martha (Stéphanie Glaser), 80 ans, ayant perdu la joie depuis qu’elle est veuve. Son salut lui viendra de l’ouverture d’une boutique de lingerie fine.
Tourné en un petit mois et d’abord prévu pour la télévision, «Les mamies ne font pas dans la dentelle» a ravi les Suisses et les Suissesses malgré les quelques clichés qui jonchent le récit.
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1 - «Les Faiseurs de Suisses» de Rolf Lyssy (1978)
La plus haute marche reste propriété de Rolf Lyssy et son légendaire «Les Faiseurs de Suisses». Indétrônable avec ses 941’971 entrées - alors que la Suisse était peuplée de 6,5 millions d’habitants, doit-on le souligner. Une prouesse, qui commence à dater pour une production à croix blanche.
L’illustre Moritz Fisher (Emil Steinberger) et son acolyte Max Bodmer (Walo Lüönd), ces 2 hommes de l’office des naturalisations vont enquêter sur 3 candidatures: une famille ouvrière, un couple aisé et une danseuse de ballet célibataire.
Le film le plus célèbre du cinéma suisse a surtout opté pour un sujet solide, celui de traiter de la thématique toujours sensible de la naturalisation, mais avec humour. Une satire qui traverse les barrières culturelles et s’attaque à la bureaucratie helvétique avec un véritable mordant. Et surtout, avec cette question fondamentale pour ces 2 fonctionnaires zurichois: qu’est-ce qu’un bon citoyen suisse? La recette d’un succès extraordinaire.
Disponible en VOD
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