Kritik7. März 2023 Cineman Redaktion
«Luther : Soleil déchu» sur Netflix : Idris Elba en quête de justice dans un film inspiré des meilleurs thrillers
Luther, l’enquêteur british aux trousses des serial-killers, nous revient en un long-métrage sur Netflix, construit en prolongement de la précédente série.
(Un article de Kilian Junker)
Luther (Idris Elba) se retrouve derrière les barreaux, après avoir franchi à de trop nombreuses reprises la ligne de crête séparant les procédures policières et la justice autoproclamée. Ce n’est pas pour autant qu’il va s’arrêter dans la traque de David Robey (Andy Serkis), un tueur en série en mal d’attention. Ses desseins criminels sont d’ailleurs désormais plus ambitieux que jamais : réunir autour de lui un véritable nuage de détraqués, essaimant au travers de l’odeur de sang qui le cerne. Entre snuff movies, mises en scènes macabres et courses-poursuites à travers les rues de Londres, « Luther : Soleil déchu » commence sur les chapeaux de roues.
Prolonger une série en long-métrage a cela de casse-gueule qu’il n’attirera pas forcément le même public que l’original. En résulte un savant calcul pour n’écarter personne : « Luther » le résout en partie en lançant directement son film sur les rails, sans se fendre d’une nouvelle caractérisation de personnages.
Nul doute que ceux qui n’auront jamais vu la série passeront en partie à côté des enjeux gravitant autour des trois protagonistes principaux – Luther, l’enquêtrice Odette Raine et le tueur – mais le rythme imposé dès les premières minutes agrippera même l’audience la plus néophyte. Et elle y retrouvera des codes qu’elle connait bien, issus du thriller des années 2000.
En effet, le réalisateur Jamie Payne – pour qui il s’agit du premier grand projet hors T.V. – ne s’émancipera jamais de ses références et des chemins bien tracés du genre. D’abord la musique, faites d’une explosion de basses assénée à chaque moment de tension, qui, faute d’être novatrice, restera au moins efficace. Puis ce sont les références visuelles qui s’enchainent : une partie carcérale qui rappellera l’univers de la géniale série « Oz », avant que le film ne convoque, inévitablement, David Fincher. Ambiance glauque, photographie crépusculaire et verdâtre, on retrouve certainement ce qui fait l’essence de « Se7en » et « Zodiac » sans en aucun cas en émuler le brio. Malheureusement, le cinéaste ne s’en affranchira jamais vraiment et ne parviendra ni à insuffler un renouveau dans cette imagerie, ni à éviter un ventre-mou qui plombe le milieu d’un film résolument trop long.
2/5 ★
A découvrir sur Netflix à partir du 10 mars.
Bande-annonce
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