Une nouvelle série danoise aux accents mystérieux, nous rappelant «The Third Day» ou encore les «4400». «Equinox» démarre une grande équation obscure pour retrouver une bande de jeunes étudiants disparus sans laisser de trace. Mystère et boule de gomme.
«La vie n’est qu’une longue déception» explique Amelia (Fanny Bornedal) à la jeune fille innocente qu’est Astrid (Viola Martinsen). Nous retrouvons d’ailleurs cette même Astrid - désormais jouée par Danica Curcic -, bien des années plus tard, à Bronholm, journaliste et productrice d’une émission de radio. Un divorce non-consommé en travers de la gorge, une vie qui part à vau-l’eau, la femme voit son existence (re)prendre un sens quand un certain Jakob (August Carter), l’un des 3 rescapés de la tragédie, l’appelle durant son émission. Un message étrange lui expliquant qu’une autre réalité se cache derrière la nôtre, laisse Astrid désemparée. Elle décide de mener l’enquête pour savoir où se trouve sa sœur, Ida (Karoline Hamm), où peut-elle se cacher depuis toutes ces années.
Ces 3 sont la pièce maîtresse de l’énigme, la réponse à ces années entachées par la perte et le deuil. Un freinage sec du camion dans lequel ils festoyaient, voilà les derniers souvenirs nébuleux du trio. Mais où sont-ils, où sont ces 21 bacheliers volatilisés? Un grand huit émotionnel, un grand voile noir qui s’est enroulé autour d’Astrid. La réalisatrice Tea Lindeburg brosse une chimère, une grande vitrine du temps qui s’écoule, d’une bulle temporelle qui s’apprête à exploser après tant d’années. Fini de tergiverser, il faut remonter le cours du temps pour déterrer les secrets du passé.
Une mélodie ancestrale et mystique...
En 2020, nous avions découvert «The Third Day» de Felix Barrett et Dennis Kelly, qui nous embarquait dans une forme de rituel du genre. La beauté plastique évidente de «The Third Day» et les envolées oniriques, presque sous acides, nous emportaient dans les flots mystérieux d’une communauté insulaire. «Equinox», au nom évocateur, elle, joue sur le même registre, composant une mélodie ancestrale et mystique qui parfois se noie dans une légère averse de clichés. Mais la bonne maîtrise des différents caractères des personnages, nous renvoie vers une valse de mensonges, assez intrigante, parfois crépusculaire. De Copenhague aux campagnes de Bronholm, l’histoire carbure aux mystères, laissant les indices se tapisser dans l’ombre.
Et c’est cette ombre au tableau qui cadencera l’intrigue pour nous garder alerte. Une mosaïque de mensonges et d’indices qui ouvre le chemin vers une trame hallucinogène, grâce à une mise en scène ténue plongeant dans la nuit et fonçant droit vers la catastrophe. La mélancolie se mélange au chagrin, à l’abandon, dans les ballets lumineux orangers épurés. Des divagations aux accents vernaculaires qui reposent sur un facteur: décoder le sens d’un livre atterri par hasard dans les mains d’un étudiant (Jakob), voilà ce vers quoi tend «Equinox»: les cauchemars d’une femme qui ne sait plus où elle va. Empreinte d’une certaine élégance, cette nouvelle production danoise nous emporte vers un abime de désarroi tout en flirtant avec une certaine fatalité.
3,5/5 ★
Disponible sur Netflix.
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