Kritik22. Dezember 2020 Sven Papaux
Netflix: «Minuit dans l'univers» - Une douce brise solitaire avec George Clooney
George Clooney nous propose une œuvre dans un futur proche, où les changements climatiques prennent un sens tout particulier en cette période de pandémie. Mais derrière cette œuvre tout en retenue, se dessine une ode à la solitude, aux 30 dernières minutes désarmantes de sincérité.
2 lieux bien définis: le désert arctique et l’espace; 2 bases où nous retrouvons dans l’une d’elles George Clooney, alias Augustine, grand scientifique. Dans la base spatiale se trouve une équipe de la NASA, emmenée par Sully (Felicity Jones), Adewole (David Oyolewo), Sanchez (Damian Bichir), Mitchell (Kyle Chandler) et Maya (Tiffany Boone). Pourquoi Augustine se retrouve-t-il seul? Un refus de quitter son «terrier scientifique» après qu’une mystérieuse catastrophe ait décimé l’humanité.
Comme son synopsis plutôt mystérieux, l’entrée dans «Minuit dans l'univers» («The Midnight Sky») est lente, symptomatique d’un monde abasourdi par l’ampleur des dégâts, tentant de se relever gentiment avec les moyens du bord. Augustine, le visage barbu et vieilli, le regard hagard, la démarche lasse, attend patiemment dans le froid, laissant ses illusions se glacer au milieu d’un désert arctique où le silence règne. George Clooney en fait une amère expérience, genre de film post-apocalyptique, basculant d’une base sur terre à l’immensité de l’espace - notre échappatoire, pour l’Humanité?
«Minuit dans l'univers» est une quête intérieure...
Basé sur le roman de Lily Brook-Dalton et adapté par Mark L. Smith (derrière le scénario de «The Revenant»), «Minuit dans l'univers» est une quête intérieure, plus subtile qu’elle n’y parait, par son étreinte douce et amère, alors que le monde environnant périclite. Clooney, dans la peau d’Augustine, imprime cette sensation presque élégiaque, d’une sobriété brillante par instants. Mais encore faut-il faire preuve d’une certaine patience, n’effleurant la profondeur du propos - au moins durant les 45 premières minutes - avant de progressivement convoquer les affres de la solitude.
De petits flashbacks jetés comme de vulgaires bouts de pain pour enfin former une arabesque de solitude. Surtout, «Minuit dans l'univers» offre un beau sprint final. Trêve de palabres, les quelques discours qui se mêlent aux souvenirs brûlés font naître un monologue intérieur désarmant, là, dans le silence, où la vie (simple) prend tout son sens. Une poignante et intelligente méditation sur l’avenir, mais surtout sur la solitude qu’engendre le sacrifice carriériste.
L’isolement se forme comme l’univers...
À trop se perdre dans ses recherches, à courir après une forme de perfection, l’isolement se forme comme l’univers: grand et froid, sans vie, sombre. Curieusement ce n’est pas la portée politique qui l’emporte, ni apocalyptique utilisée comme motif, mais bien la portée personnelle travaillée au corps. Une approche narrative délicate, si intense quand l’être humain est face à l’inconnu, qu’un simple compliment devient un moment rare
3,5/5 ★
Plus d'informations sur «Minuit dans l'univers».
Disponible le 23 décembre sur Netflix.
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