Kritik10. Mai 2021 Sven Papaux
Netflix: «The Sons of Sam» - Maury Terry, l’obsession des ténèbres
Disponible sur Netflix, la série documentaire «The Sons of Sam» nous plonge dans l’obsession de Maury Terry, journaliste totalement fasciné par l’affaire, sautant à pieds joints dans le «terrier du lapin».
4 épisodes sur David Berkowitz, postier de 24 ans, célèbre pour avoir été le tueur qui a terrifié New York en 1976 et arrêté en 1977. Une année à tuer, commençant par Donna Lauria, la première d’une longue liste de cadavres. Et si l’affaire n’était déjà pas assez glauque, le meurtrier adressait des lettres anonymes aux autorités ou encore aux journalistes qui couvraient les événements. Appelé un premier temps le tueur au calibre 44 par la presse, il se proclame «Le Fils de Sam», le fils de Satan. Le départ de l’enquête obsessionnelle de Maury Terry.
Narré par la voix reconnaissable de Paul Giamatti dans la peau de Maury Terry, l’histoire avance à travers la lentille de ce journaliste devenu obsédé par cette affaire, par l’iceberg qu’elle constitue. Des lettres aux multiples références sataniques, du monstre de Belzébuth, le géant potelé, au livre de Pâques Noires, en passant par Éliphas Lévi, «The Sons of Sam» se terre dans l’ombre d’un meurtrier sociopathe, laissant apparaître une face sombre à la scansion terrifiante. Joshua Zeman, instigateur de la série, prend la barre et traverse les vents tourbillonnants dans lesquels Terry s’est abimé: sa vie s’en est retrouvée noircie par sa fascination unique pour Berkowitz et les zones d’ombre de l’enquête. L’ombre semblable à ces sciences occultes, des rites de magie noire qui nous emmènent jusqu’à Charles Manson ou encore la «Process Church of the Final Judgment». Des sectes sataniques reliées aux meurtres perpétrés par Berkowitz? Terry en est convaincu.
«The Sons of Sam» se terre dans l’ombre d’un meurtrier sociopathe...
La descente aux enfers, ou dans ce «terrier du lapin» comme dirait Terry, flirte avec les théories du complot et cette hystérie nationale à sombrer dans le satanisme, qui frappait les années 80. Le bouquin de Maury Terry («The Ultimate Evil») et l’essor du journalisme - l’âge d’or - vont donner le ton: Maury Terry d’un côté avec sa folie obsessionnelle pour le sujet et la quête sensationnaliste des médias américains. Une hystérie à tous les étages, que Berkowitz a alimenté et que Maury Terry a perpétué. Sa traque du démon Berkowitz l’avait indubitablement envoyé vers les ténèbres de sa propre vie, devenant lui aussi une victime du «fils de Sam».
Qu’importe, la vérité prédomine. Une vérité tant désirée par Terry que Berkowitz décide d’évoquer. L’homme brise le silence 16 ans plus tard, lui l’esprit tordu et malade que tout le monde voulait voir souffrir le martyr pour ses péchés. «The Sons of Sam», outre le profil psychologique de Berkowitz, est avant tout l’histoire de Maury Terry et son combat face à son «idole», mais également face aux autorités criant à la mascarade journalistique. Quatre épisodes décomposés en quatre heures, et voilà que la série devient addictive et explosive, spécialement quand l’histoire vous est inconnue.
4/5 ★
«The Sons of Sam» est à découvrir sur Netflix.
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