News11. September 2023
Palmarès de la 80e Mostra de Venise : les «Pauvres Créatures» de Yórgos Lánthimos auréolées du Lion d’Or
Le président du jury de la 80e Mostra de Venise Damien Chazelle a dévoilé ce samedi 9 septembre un palmarès prévisible, mais agrémenté de quelques surprises.
(Un article de Damien Brodard, depuis la Mostra de Venise)
Le verdict est tombé ! Dans une édition marquée par la présentation d’œuvres polémiques et l’absence de la plupart des stars américaines en raison de la grève à Hollywood, la huitantième sélection du doyen des festivals de cinéma s’est tout de même montrée à la hauteur des attentes. Le jury international présidé par Damien Chazelle a eu droit à un vaste choix d’œuvres aussi diverses que passionnantes, si bien que quelques noms pressentis pour figurer parmi les lauréats manquent à l’appel. On peut citer entre autres Bradley Cooper et son «Maestro», «La Bête» du Français Bertrand Bonello ou encore «Origin» d’Ava DuVernay.
C’est le jeune Sénégalais Seydou Sarr qui a ouvert le bal des récompenses en recevant le prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir. Assurant le rôle principal du film italien «Moi, Capitaine», le comédien livre une première performance des plus convaincantes dans la peau d’un réfugié bravant tous les dangers pour atteindre l’Europe. Les deux autres prix d’interprétation ont été décernés à deux artistes venus tout droit des États-Unis. Rappelant dans son discours l’importance du combat des syndiqués et les dangers de l’intelligence artificielle pour l’industrie cinématographique, Peter Sarsgaard a été salué pour son jeu nuancé d’un homme souffrant de troubles de la mémoire dans le film «Memory» du Mexicain Michel Franco. Petite surprise du côté des femmes, puisque la plupart des pronostics annonçaient déjà que la jeune Cailee Spaeny recevrait le prix du meilleur espoir pour son rôle de Priscilla Presley dans le film éponyme de Sofia Coppola. L’Américaine remporte donc le prix d’interprétation féminine pour une prestation aussi délicate que saisissante.
Alors qu’on supposait qu’il pouvait prétendre au titre suprême, «Green Border» de la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland a dû se contenter du Prix Spécial du Jury. Le long-métrage décrit de manière bouleversante la situation migratoire scandaleuse qui s’opère à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Le Prix du scénario a quant à lui été remis au Chilien Pablo Larraín et son coscénariste Guillermo Calderón pour leur comédie noire audacieuse faisant du Général Pinochet un vampire. De manière plus surprenante, le réalisateur Matteo Garrone s’est vu couronner du Lion d’Argent de la meilleure mise en scène pour son «Moi, Capitaine». Belle reconnaissance pour l’artiste italien qui a en effet rendu une copie très élégante. À la deuxième marche du podium, on retrouve Ryusuke Hamaguchi, le réalisateur japonais le plus en vue du moment, qui a ému le Lido avec «Evil does not exist», une œuvre sensible sur l’écologie et le respect de la nature.
Enfin, le jury a choisi de récompenser l’évidence. «Pauvres Créatures» était sur toutes les lèvres et Venise s’accordait à dire qu’il s’agissait du meilleur long-métrage présenté en compétition cette année. Avec ce sacre, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos poursuit un parcours sans faute, lui qui a été décoré pour chaque film présenté en festival depuis «Canine» (2009). Portée par une Emma Stone extraordinaire, cette dernière œuvre raconte comment une jeune femme ramenée à la vie découvre son corps et sa sexualité dans une société contrôlée par les hommes. Nul doute que ce Lion d’Or permettra à «Pauvres Créatures» de s’imposer avec un argument de poids sur la liste des prétendants aux Oscars.
Palmarès de la 80e Mostra de Venise :
- Lion d’Or : «Pauvres Créatures», Yórgos Lánthimos (Royaume-Unis)
- Grand Prix du Jury : «Evil does not exist», Ryusuke Hamaguchi (Japon)
- Lion d’Argent du meilleur réalisateur : Matteo Garrone pour «Moi, Capitaine» (Italie)
- Prix du meilleur scénario : «Le Comte», Guillermo Calderón et Pablo Larraín (Chili)
- Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine : Cailee Spaeny dans «Priscilla» (Etats-Unis)
- Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine : Peter Sarsgaard dans «Memory» (Etats-Unis)
- Prix Spécial du Jury : «Green Border», Agnieszka Holland (Pologne)
- Prix Mercello Mastroianni du meilleur espoir : Seydou Sarr dans «Moi, Capitaine» (Italie)
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