Kritik27. Juli 2021 Sven Papaux
«The Suicide Squad» - James Gunn fait feu de tout bois
Une carte blanche de la Warner, et James Gunn s’en donne à cœur joie dans un feu d’artifice de douilles et de rafales de phalanges. Après le naufrage du premier volet, signé par David Ayer, ce «Suicide Squad» millésime 2021 est une arme de destruction massive, dotée d’un humour et d’un sérieux savamment dosés.
Belle Reve, la prison au taux de mortalité le plus élevé des États-Unis. En son sein, de super-vilains, la crème de la crème, prêts à tout pour s’évader. Peacemaker (John Cena), Captain Boomerang (Jai Courtney), Savant (Michael Rooker), T.D.K (Nathan Fillon), Harley Quinn (Margot Robbie), King Shark (la voix de Sylvester Stallone), Ratcatcher 2 (Daniela Melchior), Bloodsport (Idris Elba), Blackguard (Pete Davidson), Polka-Dot Man (David Dastmalchian) ou encore Javelin (Flula Borg) sont jetés sur les plages d’une dangereuse île lointaine nommée Corto Maltese pour mettre la main sur un plan machiavélique géré par Thinker (Peter Capaldi). Aux manettes, Amanda Waller (Viola Davis) guide cette mission top secrète et supervisée sur le terrain par colonel Rick Flag (Joel Kinnaman).
Et la «Suicide Squad», ou la «Task Force X» est cette fois-ci menée par de nouveaux vilains garnements. Surtout, James Gunn reprend le flambeau pour gommer le désastre de 2016 orchestré par David Ayer. Brassons les cartes et exit Jared Leto en Joker, ou Will Smith en Deadshot; place au charisme d’Idris Elba et à la testostérone de John Cena. L’escouade porte le sceau du renouveau, d’une dynamique nouvelle et rafraîchie: pas de quartiers, James Gunn adopte une recette qui a fait ses preuves avec «Les Gardiens de la Galaxie». Un humour mordant et une violence à son paroxysme, la Warner lui offre un terrain de jeu en adéquation avec son style. Une explosion d’hémoglobine et de méchanceté, avec un cœur grand comme ça. Le ton très sérieux du premier film est délaissé au profit d’un spectacle sanglant, mais sans être dénué de sens - Taika Waititi et sa fille Ratcatcher 2 pour la séquence réflexion.
Une explosion d’hémoglobine et de méchanceté, avec un cœur grand comme ça...
Un équilibre entre les deux tons (sérieux et comique), pour s’adonner à un film qui fait sauter les limites. Une ode à la brutalité, usant de scènes imprévisibles et sacrément déglinguées - «Fast & Furious» pourrait s’en inspirer… James Gunn a pour préoccupation première de faire cracher les flingues grâce à des détraqués de classe mondiale. Gunn s’amuse comme un petit fou. Les échanges entre John Cena et Idris Elba sont excellents, l’humour tristement enchanté d’Harley Quinn laisse place à un déluge de frappes et de gymnastiques meurtrières. Et pour la palme, disons qu’elle revient à Sylvester Stallone et sa voix singulière pour rendre King Shark terriblement drôle. Autre facteur restant indéboulonnable: Viola Davis est bel et bien une actrice de premier plan. Son simple regard noir et ses crises de colère vous scotcheront à votre dossier.
Résultat: pari osé, mais pari gagné pour James Gunn. Cette seconde mission a plus de gueule, malgré quelques lourdeurs larmoyantes, mais cette mission 2021 a nettement corrigé le tir.
4/5 ★
Le 28 juillet au cinéma. Plus d'informations sur «The Suicide Squad».
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