Kritik8. Oktober 2024

ZFF 2024: «Finalement», le long métrage de trop?

ZFF 2024: «Finalement», le long métrage de trop?
© ZFF

Après «L’amour c’est mieux que la vie» en 2022, Claude Lelouch repasse une couche de mièvrerie dans «Finalement», une comédie musicale lourde et malaisante.

Lino (Kad Merad) estun avocat de la défense, marié à Léa (Elsa Zylberstein) une star de cinéma. Suite à des troubles cérébraux, il lui est soudain impossible de mentir. Sans filtre, il décide de s’éloigner de sa famille et de partir sur les routes de France. Armé d’une trompette, il se perd dans la variété des paysages de l’Hexagone et mêle son destin à celui des gens qu’il croise.

Réalisateur, scénariste et producteur: une nouvelle fois, Claude Lelouch s’investit dans le moindre processus créatif et offre une œuvre dans la continuité de ses précédents projets. Ses admirateurs et ses admiratrices auront donc de quoi être ravi·es. Pour les autres, en revanche, il ne s’agira alors que d’un long métrage de plus à éviter pour ne pas être confronté·e à une overdose malvenue de sentimentalisme mielleux.

ZFF 2024: «Finalement», le long métrage de trop?
Elsa Zylberstein et Barbara Pravi dans «Finalement» © ZFF

Construit de façon non linéaire, «Finalement» raconte l’histoire de Lino. Mais pas seulement. Le récit, déjà décousu, s’accompagne de faux souvenirs, d’hallucinations, de brides du passé de certains personnages ou encore d’illustrations de rêves. Un melting pot de saynètes qui se mélangent dans un chaos difficilement compréhensible. Si le but du réalisateur était de partager avec le public les maux de tête fréquemment endurés par son protagoniste, «Finalement» pourrait alors être considéré comme une réussite.

Pourtant, son message est vertueux: l’argent ne rend pas heureux, l’amour si. Mais ce discours, simpliste, certes, mais plein de bonnes intentions, se perd dans une accumulation de bons mots éculés cachés dans des dialogues pseudo poétiques. Et lorsque, après deux heures à clamer la folie du monde à travers des anecdotes d’agressions sexuelles ou de souvenir de la rafle du Vél'd'Hiv, Lino clame en chanson “Tout ce qui t’arrive, c’est pour ton bien”, on ne peut s’empêcher de trouver la formulation bien trop déplacée pour y déceler un quelconque romantisme.

Perdu dans la peau de Lino, Kad Merad nous avait habitués à mieux. S’il se débat pour infuser un peu de joie de vivre à son personnage, il offre une performance quelques fois malaisante qui laisse dubitatif. Alors qu’elle nous avait éblouis dans la peau de Simone Veil voilà deux ans, Elsa Zylberstein se glisse avec naturel dans celle de Léa, mais ne peut rien faire contre le manque de profondeur de son personnage. Et, finalement, au cœur de ce prétentieux bazar cinématographique, seule la voix douce et berçante de Barbara Pravi laisse une empreinte positive.

2/5 ★

Plus d'informations sur «Finalement»

Bande-annonce de «Finalement»

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