Les films d’animation sont un véritable puits de diversité cinématographique, tant au niveau du contenu que de l’esthétique. Qu’il s’agisse de stop motion ou d’animation en images de synthèse, de documentaires ou de fictions, les possibilités sont illimitées et ne se restreignent pas uniquement à un jeune public. Voici une poignée des meilleurs films d’animation disponibles sur Netflix.
1. «Entergalactic» (2022)
De quoi ça parle : Jabari est un jeune artiste qui traverse une période de changements dans sa vie. Il emménage dans un nouvel appartement et s’apprête enfin à percer pour vivre de son art. Après une nuit passée avec son ex-petite amie, qu’il regrette dès le lendemain matin, il croise le chemin de sa nouvelle voisine, Meadow. Très vite, leur complicité grandit, mais Jabari ignore s’il y a encore de la place pour l’amour dans sa vie.
Pourquoi c’est à voir : «Entergalactic» concilie parfaitement l’expression musicale et cinématographique. En effet, le film est construit autour de l’album éponyme du rappeur américain Kid Cudi et intègre toutes ses chansons dans le récit. Reprenant un style qui rappelle «Spider-Man : New Generation» (2018), l’animation retranscrit habilement à plusieurs reprises l’intériorité des personnages et les nombreux thèmes du film tels que l’amour, la culture afro-américaine, l’art et ou encore le racisme.
2. «J'ai perdu mon corps» (2019)
De quoi ça parle : Une main coupée s’échappe d’un laboratoire et entreprend un voyage dans les rues de Paris. Durant ses pérégrinations hasardeuses, elle doit surmonter toute sorte de dangers. En parallèle, le film suit un livreur de pizzas nommé Naoufel qui, un jour, tombe éperdument amoureux de l’une de ses clientes. Il est évident qu’il existe un lien entre la main coupée et Naoufel, mais lequel ?
Pourquoi c’est à voir : «J'ai perdu mon corps» se passe presque entièrement de dialogues, surtout dans les séquences mettant en scène la fameuse main : l’histoire est exclusivement racontée par le biais d’images captivantes. Le film ne se contente pas seulement d’un concept singulier, il agit aussi comme un rêve étrange, faisant appel à nos sens et ravivant nos souvenirs tactiles. Écrit par Guillaume Laurant («Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain») et Jérémy Clapin, le long-métrage fut primé au Festival de Cannes en 2019.
3. «Flavors of Youth» (2018)
De quoi ça parle : «Flavors of Youth» contient trois histoires différentes sur les besoins fondamentaux de l’être humain. «Les nouilles de riz» s’attarde sur la valeur nostalgique de la nourriture et la manière dont elle peut unir les gens, tandis que «Un petit défilé de mode» met l’accent sur les vêtements. Le segment «L’amour à Shanghai» traite quant à lui de l’errance ainsi que du logement, au gré des rencontres fortuites et incessantes deux amis d’enfance.
Pourquoi c’est à voir : En savant mélange de drames familiaux et d’éloges des nouilles de riz, Flavors of Youth livre en petites bouchées des histoires aux schémas connus, mais bien ficelés, offrant son lot de séquences exquises et divertissantes. Le tout est rehaussé par les magnifiques animations plus que convaincantes, pour se consommer facilement et rapidement en un peu plus d’une heure.
4. «Saving Sally» (2016)
De quoi ça parle : Marty rêve de devenir bédéiste et est éperdument amoureux de sa meilleure amie Sally. Il perçoit le monde comme une bande dessinée vivante, dans laquelle il tente de sauver Sally de toute personne hostile, prenant la forme de monstres. Les parents de son amie représentent par exemple un obstacle particulièrement ardu : comment pourra-t-il la sauver de leur emprise ? Sally lui avouera-t-elle un jour ses sentiments ?
Pourquoi c’est à voir : «Saving Sally» fait savamment fusionner le réel à l’imagination. Grâce à une animation inventive et conçue avec passion, le film transmet parfaitement les émotions et les idées farfelues de ses protagonistes. Il démontre avec brio la puissance de la créativité et l’importance de l’art comme vecteur d’émancipation et épanouissement.
5. «Apollo 10½ : les fusées de mon enfance» (2022)
De quoi ça parle : Nous sommes en 1969 aux États-Unis et tous les pans de la société baignent dans l’engouement de la conquête spatiale. Stanley, 10 ans, vit avec sa famille à proximité immédiate du centre de formation de la NASA et rêve de voyager dans l’espace. Son projet est peut-être plus proche de se réaliser qu’il ne le pense lorsqu’il est approché par deux mystérieux collaborateurs d’un projet spatial.
Pourquoi c’est à voir : Comme dans «A Scanner Darkly» (2006), le réalisateur Richard Linklater utilise le procédé complexe de la rotoscopie pour concevoir son film d’animation. Soutenu par des images uniques, le long-métrage raconte un point de vue passionnant sur le quotidien américain de la fin des années 1960 et laisse entrevoir un mode de vie particulier, rempli d’enthousiasme pour la technique et de bouleversements politiques.
6. «Sound & Fury» (2019)
De quoi ça parle : Au cours des différents épisodes se déroulant tous dans un monde post-apocalyptique, une poignée de héros combattent des tyrans assoiffés de pouvoir qui oppriment et exploitent les derniers survivants de l’humanité. Parmi eux, se trouve un mystérieux chauffeur en armure de samouraï prêt à en découdre avec les antagonistes dans un ultime affrontement.
Pourquoi c’est à voir : Les 41 minutes de «Sound & Fury» pourraient complètement se passer de dialogues ou d’effets sonores. Les images sensationnelles et souvent énigmatiques se lient formidablement avec la musique de l’artiste Sturgill Simpson, telles des toiles de fond passionnantes venant enrichir ses chansons. Voilà un parfait exemple de la manière dont la musique et le cinéma peuvent se complémenter.
7. «La Maison» (2022)
De quoi ça parle : Une maison vétuste accueille au fil de trois épisodes distincts des habitants tous plus fantasques les uns que les autres. Une famille reçoit une offre alléchante et décide de s’installer dans la fameuse demeure sans rien emporter, tandis qu’un agent immobilier doit faire face à d’importantes complications, devenant de plus en plus étranges. Aussi, dans un futur post-apocalyptique, une propriétaire persévérante loue des chambres afin de pouvoir rénover le foyer de ses rêves.
Pourquoi c’est à voir : L’animation en stop motion de «La Maison» est unique et fascinante. Un aspect laineux donne à ces histoires surréalistes, parfois inquiétantes, une note particulièrement singulière, tout en contrastant parfois fortement avec son contenu cauchemardesque par des sursauts dans l’intimité de ses personnages. Chaque récit est parcouru avec subtilité et convainc par son caractère unique.
8. «Adam by Eve : A Live in Animation» (2022)
De quoi ça parle : Aki, une lycéenne, est hantée par un être surnaturel intervenant dans ses songes. Mais l’entité nommée « One-Eye » ne compte pas rester dans le monde des rêves : il parvient soudain à se frayer un chemin dans le monde réel. Au milieu de ce chaos alarmant, Aki cherche en parallèle à retrouver son amie Taki, disparue depuis quelque temps. Ces événements seraient-ils liés ?
Pourquoi c’est à voir : «Adam by Eve : A Live in Animation» ne raconte pas seulement une histoire palpitante, mais utilise aussi différents styles d’animation et niveaux de narration pour les imbriquer avec virtuosité. Le film a été produit par l’auteur, compositeur et interprète japonais Eve et intègre au récit ses chansons ainsi que les thématiques récurrentes de ses œuvres.
9. «Le Sommet des Dieux» (2021)
De quoi ça parle : Le photojournaliste japonais Fukamachi Makoto est en voyage au Népal lorsqu’il tombe sur un homme cherchant à vendre un appareil photo à l’alpiniste Habu Jôji, porté disparu depuis trois ans déjà. L’appareil en question aurait appartenu à l’un des premiers vainqueurs de l’Everest : George Mallory, décédé lors de l’expédition. Fukamachi prend alors part à une épopée dans le monde de l’alpinisme pour s’approcher lui-même du sommet des dieux.
Pourquoi c’est à voir : Avec un style d’animation minimaliste, «Le Sommet des Dieux» transmet malgré tout une foule d’émotions, tout en inspirant un sentiment d’immensité. Si l’adaptation cinématographique du manga éponyme de Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura prend certes une direction esthétique légèrement différente de l’original, elle n’en reste pas moins fidèle grâce à l’animation traditionnelle ainsi qu’aux dessins réalisés à la main. Une histoire passionnante au superbe rendu visuel, faisant honneur au monde fantastique de l’alpinisme.
10. «Camp secret : Les Nazis bien gardés de l’Amérique» (2021)
De quoi ça parle : L’histoire se déroule dans un camp de prisonniers de guerre durant la campagne de Virginie, où des nazis furent placés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n’était pas n’importe quels Nazis, il s’agissait d’une poignée de leurs plus brillants scientifiques. La surveillance de cette élite allemande fut confiée à des réfugiés juifs affectés à ce camp resté top secret. Il n’était toutefois pas uniquement question de surveiller, mais aussi d’espionner : après tout, ces prisonniers étaient la clé d’une éventuelle victoire.
Pourquoi c’est à voir : Dans un cas comme celui de «Camp secret : Les Nazis bien gardés de l’Amérique», on comprend clairement la valeur que peut avoir l’animation pour traiter d’un tel contexte historique. Il n’existe ni photos, ni films de ces camps secrets, mais presque exclusivement des témoignages d’anciens participants. Un grand nombre de ces déclarations ont été utilisées dans ce film et ont pris vie grâce à une animation en toute simplicité, mais poignante. Une leçon d’Histoire pas comme les autres !
11. «Bombay Rose» (2019)
De quoi ça parle : Ce sont deux jeunes rêveurs qui n’ont pas toujours eu la vie facile : la danseuse Kamala, ayant échappé à un mariage arrangé, et Salim, musulman de confession devenu orphelin très tôt. Tous deux vivent au cœur de la métropole éclectique de Bombay et doivent faire face à des conflits familiaux, des préjugés religieux ou à la précarité économique. Malgré ses déboires, Kamal souhaite de tout cœur se battre pour son grand amour.
Pourquoi c’est à voir : En raison d’une vive volonté de création ainsi que d’efforts considérables investis dans l’animation riche en détails de ce film aux allures de conte de fées, «Bombay Rose» est marquée par une diversité visuelle enivrante et des jeux de couleurs somptueux. Les personnages dessinés à la main et leur rendu extraordinaire font le charme particulier de cette œuvre qui, à l’image de Bombay, se dévoile sous ses multiples facettes.
12. «America : le film» (2021)
De quoi ça parle : George Washington s’en va en guerre contre les Britanniques. Il doit, en autres, récupérer la Déclaration d’indépendance, libérer sa femme Martha, mais également venger la mort de son meilleur ami, Abe Lincoln. Heureusement, Washington dispose de nombreux acolytes prêts à s’atteler à cette multitude de tâches et se lance finalement dans la bataille aux côtés de son meilleur ami, l’ivrogne Sam Adams, Thomas Edison, Paul Revere et le chef Geronimo. Explosions garanties !
Pourquoi c’est à voir : Si «America : le film» est avant tout une immense blague, c’est aussi un sacré divertissement. On peut y chercher longtemps de l’exactitude historique, mais on y trouvera à la place un discours exagérément satirique sur l’Histoire des États-Unis et ses personnalités célèbres. L’animation s’avère comique, discrète même, tant le contenu criard s’impose outrageusement.
13. «Pinocchio par Guillermo del Toro» (2022)
De quoi ça parle : Après la perte de son fils, le sculpteur Gepetto ne parvient pas à sortir de son chagrin. Un jour, il confectionne Pinocchio, un pantin de bois devant lui tenir compagnie et qui prend miraculeusement vie. Au lieu d’être un garçon docile et bien élevé, la marionnette se montre indisciplinée, ignorant les instructions de son père. Commence alors un voyage au cours duquel Pinocchio doit comprendre le monde qui l’entoure et apprendre l’art des sentiments pour devenir, un jour peut-être, un véritable petit garçon.
Pourquoi c’est à voir : L’adaptation du classique de Carlo Collodi par Guillermo del Toro offre une toute nouvelle interprétation de l’histoire et se combine magnifiquement avec une animation en stop motion à couper le souffle. La transposition du récit dans l’Italie fasciste des années 1930 donne aux péripéties une lecture plus sombre, mais aussi particulièrement captivante. «Pinocchio par Guillermo del Toro» a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en 2023.
(Un article de Maria Engler, adapté de l'allemand par Damien Brodard)
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