Article6. Mai 2022 Theo Metais
3 bonnes raisons de découvrir la saison 2 de «The Righteous Gemstones» sur Sky Show
Délirium religieux au cœur d’une famille de télévangélistes américains. Après une première saison particulièrement jouissive, les Gemstones étendent leur empire et cette deuxième saison lève le voile sur bien des secrets de famille.
1 - L’enfer des télévangélistes
Créé par l’excellent Danny McBride, dont les crédits à la télévision se mêlent aux géniaux Judd Apatow, Ben Stiller, et Seth Rogen, «The Righteous Gemstones» est son deuxième projet sériel d’envergure après «Kenny Powers» diffusé sur HBO pendant quatre saisons. Entamé en 2019, le scénariste et acteur s’empare du sujet délicat des évangélistes américains et nous plonge chez les Gemstones, à la tête d’une des églises les plus prospères de Caroline du Sud. Indétrônable, ou presque, John Goodman prête sa carrure au Dr. Eli Gemstone, patriarche et vénérable prédicateur, veuf et père au bord de la crise de nerf, alors que ses trois enfants, Jesse (Danny McBride), Kelvin (Adam Devine) et Judy (Edi Patterson), tentent encore de se faire une place dans l’empire. Une thématique qui fait écho au récent Oscar de Jessica Chastain dans «The Eyes of Tammy Faye» ; l’occasion d’une nouvelle immersion dans l’enfer édulcoré des télévangélistes.
2 - Acid religieux
À l’image du Range Rover d’un blanc immaculé qui avait lâchement roulé sur celui qui s’était attaqué à la fratrie dans la saison 1, ils se prétendent vertueux, justes, mais le ministère des Gemstones est vénéneux. Si la série est aussi un carton, c’est qu’au-delà de nous inviter à la garden-party de Jesus Christ, elle est surtout une cinglante tragicomédie sur l’insoutenable moral de ces engagements spirituels. En témoignent le projet titanesque de Kelvin, plus déterminé que jamais à fonder sa communauté de Goliath bibliques pour prouver à son père qu’il existe, Jesse qui met sa famille en pérille et qui manque de se faire descendre à cause d’un projet de parc d’attraction, ou le baptême complètement absurde et catastrophique de BJ (excellent Tim Baltz), chrétien par alliance depuis le mariage à Disneyland avec Judy. Un quotidien ostentatoire fait de mensonges, de fantômes dans le placard, de menaces de mort, et de country infantile pour nous garder loin de Satan. Ils sont nombreux, dans cette saison, à vouloir tuer cet empire increvable.
3 - Des personnages affutés
Chronologie classique, cette deuxième saison permet d’approfondir des personnages plus secondaires. Ainsi, le personnage de Cassidy Freeman, compagne de Jesse qui affutait sa vengeance depuis la « sex tape » de la saison 1, trouve une forme de rédemption à la barre de ce projet de parc d’attraction babylonien. Le génial BJ, qui ne rate aucun de ses costumes, devient même une sorte d’espion à roller après avoir écumé quelques tumultes amoureux. Le passé d’Eli refait surface, jusqu’à nous plonger dans sa jeunesse douteuse. Judy (incroyable Edi Patterson) fait preuve d’une compassion détestable et jubilatoire à l’égard de Baby Billy (énorme coup de cœur sous les traits de Walton Goggins), oncle misérable et qui vient d’étendre la famille Gesmstones en compagnie de sa jeune compagne (Valyn Hall). Il y a chez les Gemstones une horreur sourde et de l'ignominie plein les archives. Une chrétienté de stade, une église surpuissante et qui conquière même le streaming pour prêcher sans interruption la bonne parole. Jusque dans ses rôles secondaires, les Gemstones sont tout ça à la fois, tragiques, touchants, odieux, ridicules et shakespeariens.
Une série HBO disponible à partir du 7 mai sur Sky Show.
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