News17. Juni 2024

Annecy 2024, ces 6 films ont enchanté nos journalistes

Annecy 2024, ces 6 films ont enchanté nos journalistes
© Annecy 2024 / «Slocum et moi»

C’est donc Adam Elliot et son film «Memoir of a Snail» qui décroche cette année le Cristal du long-métrage. À cette occasion, nos journalistes vous ont concocté une sélection des autres perles (courts et longs métrages) qu'il ne fallait pas manquer cette année au Festival du film d'animation d'Annecy.

La sélection de Laurine Chiarini:

«Slocum et moi»

Quelle joie, à chaque sortie, de découvrir la dernière création de Jean-François Laguionie, poète-cinéaste à qui l’on doit notamment «Louise en hiver» et «Le voyage du prince». Reconnaissable entre mille, son coup de pinceau donne vie à une histoire vraie, propre récit de jeunesse du réalisateur.

Dans les années 50, François, 11 ans, vit avec ses parents au bord de la Marne. Son père, personnage taiseux à la Jean Gabin, commence dans le jardin la construction d’une réplique du voilier de Joshua Slocum, marin célèbre pour un tour du monde en solitaire en 1895. Captivé par le journal de bord de Slocum, François l’est tout autant par la construction du bateau, allégorie d’un voyage initiatique et aventure dans laquelle embarque toute la famille.

«La veste rose»

«La veste rose» de Monica Santos
«La veste rose» de Monica Santos © Extra Court

António Rosa Casaco était inspecteur de la PIDE, la police politique du régime de Salazar dans le Portugal des années 70. Son nom signifie veste rose, protagoniste principal de ce court-métrage de la réalisatrice Monica Santos présenté dans le cadre de l’hommage à l’animation portugaise, à l’honneur en 2024. Chanté par un chœur de voix enfantines, ce récit commence dans une penderie bien rangée au milieu de laquelle trône la veste rose.

En politique, une veste peut être un vrai atout: elle se retourne, peut être retouchée pour s’adapter à l’air du temps et permet de cacher des atouts dans sa manche. Tournée en pixilation, une technique de stop motion, cette histoire aux images acidulées dépeint un sombre chapitre de la dictature portugaise avec une folle inventivité.

«Midnight Specials : WTF2024»

Midnight Specials : WTF2024
Midnight Specials : WTF2024 © WTF2024

Attendue avec impatience par des hordes d’étudiants en animation (mais pas que), la soirée spéciale WTF, acronyme anglais moins poli de «p--ain ! mais qu’est-ce que c’est ???» est l’une de celles qui affichent complet le plus vite. 15 courts métrages complètement déjantés des 4 coins du monde sont présentés par deux sélectionneurs déguisés.

Au hasard et dans le désordre, on y croise le désamour d’un écolier pour le gâteau aux carottes, une jeune femme accouchant d’une mer de nouilles instantanées ou encore l’histoire rappée de Jean-Mi, amoureux de la serveuse du restaurant asiatique de son quartier et masseuse érotique. Entre délires existentiels et messages militants, le programme part dans tous les sens, pour le plus grand plaisir d’un public surchauffé.

La sélection de Marine Guillain:

«Flow»

«Flow» de Gints Zilbalodis
«Flow» de Gints Zilbalodis © Annecy 2024

L'eau était partout dans cette édition 2024: dans le teaser, sur l’affiche, dans les longs métrages («La tempête», «Slocum et moi», «Gill») ou dans les courts («Papillon», «Le chant des sirènes») - pour ne donner que quelques exemples. Dans «Flow», du Letton Gints Zilbalodis, l’eau inonde la Terre, forçant un chat et quelques autres animaux à se réfugier sur un voilier, devant apprendre à s’adapter à ce nouvel environnement et à vivre avec leurs différences…

Dès les premières minutes, «Flow» captive les sens et embarque le public dans son monde bourré de mystère, de magie, de tension et de poésie. Aucun dialogue, mais un travail sonore des plus impressionnants. Une caméra pleine de vie, des plans d’une beauté à couper le souffle et des émotions. À mi-film (lire la critique complète ici), on avait déjà envie de le revoir.

«Sauvages!»

«Sauvages!» de Claude Barras
«Sauvages!» de Claude Barras © Frenetic Films AG

Huit ans après «Ma vie de Courgette», le Valaisan Claude Barras revient conter au public l’odyssée de l’adolescente Kéria, de son jeune cousin Selai et du bébé orang-outan Oshi à travers la jungle de Bornéo. En tentant de rejoindre le village de Selai au cœur de la forêt ancestrale, mais menacée, tous trois vont se heurter au conflit qui oppose les habitants aux compagnies forestières.

Après le décor d’un foyer pour enfants dans son premier long métrage, le travail en stop motion de Claude Barras et son équipe effectué sur chaque détail de la riche et luxuriante nature épate : cascade, feu, jeu d’ombres et de lumières ravissent nos mirettes. À la fois conte familial, récit initiatique et fable écologique, «Sauvages» (lire la critique complète ici), aborde avec intelligence, humour et délicatesse les thèmes de la transmission entre les générations et de la déforestation.

«Papillon»

«Papillon» de Florence Miailhe
«Papillon» de Florence Miailhe © Sacrebleu Productions, XBO Films

Lors de sa dernière nage, les souvenirs d’un homme remontent à la surface. De ses tous premiers contacts avec l’eau enfant, suivront les baignades entre copains en Algérie, sa première victoire en compétition, les championnats de France en équipe, sa rencontre avec Paule, sa future femme également nageuse, la naissance d’un enfant… Mais aussi la guerre, les JO à Berlin sous l’occupation allemande, les camps de concentration…

Cet homme, c’est Alfred Nakache, nageur juif au parcours incroyable que la cinéaste Florence Miailhe («La Traversée») retrace brillamment en seulement 14 minutes. Réalisé en peinture à l’huile sur toile, «Papillon» impressionne par la fluidité des images qui s’enchaînent au fil de l’eau, et émeut de par son récit poignant. Le film a reçu l’Ours de cristal du meilleur court métrage à la Berlinale, avant de recevoir le Prix André Martin à Annecy.

Plus d'informations sur l'édition 2024 du Festival du film d'animation d'Annecy

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