Après plus de 22 films et dix années de mise en place, le Marvel Cinematic Universe est pratiquement arrivé à la conclusion de sa phase 3. Après un précédent volume qui battait tous les records, « Avengers: Endgame » visait encore plus loin en promettant une conclusion titanesque. Les attentes étaient hautes. Trop peut-être. Quitte à ce que Marvel aille trop loin dans le spectacle et se perde en chemin ?
Alors qu’il a réduit en poussière près de 50 % de la population de la galaxie, Thanos, fier d’avoir réussi son plan, part en exil sur une planète fermière. Pendant ce temps les Avengers essaient de survivre dans un monde dévasté en reprenant le cours de leur vie. Alors, lorsque l’un des leurs revient d’entre les morts, l’espoir renaît et les Avengers jouent leur dernière carte pour sauver le monde.
À la sortie d’Avengers: Endgame une question restait en suspens : jusqu’où peut-on aller pour le fan-service ? Car il est vrai que si le Marvel Cinematic Universe a toujours préféré réadapter à sa sauce les pages de ses comics, il y a parfois des limites qu'il vaudrait mieux ne pas franchir. Entre surprise et aberration, la frontière est parfois mince et jongler avec devient un art extrêmement périlleux qui doit être manié avec habileté. En définitive, ce qui ressort d’Avengers: Endgame ce n’est pas un film savamment dosé comme avait pu l’être son aîné Infinity War, mais un pâté pour enfant qu’on aurait prémâché et macéré pendant des heures afin d’enlever toute l’essence dramatique pour ainsi ne garder que l’humour et les blagues potaches.
Le long-métrage des frères Russo laisse un arrière-goût amer ...
Après le parfum de tragédie laissé par Infinity War, Avengers: Endgame se pavane dans une légèreté enfantine en excluant toute tragédie de son climax. Le spectacle a beau être au rendez-vous, avec des effets spéciaux à couper le souffle, des images spectaculaires, un combat final titanesque et des clins d’œil pour satisfaire son public, le long-métrage des frères Russo laisse un arrière-goût amer d’inachevé.
Pourtant Avengers: Endgame avait tout pour explorer en profondeur les trames et les conséquences survenues directement dans Infinity War. À commencer par son introduction lourde de sens et de conséquences qui malheureusement n'influence pas la ligne directrice du film. Là où Infinity War avait une structure claire, une attraction palpitante et une tension oppressante, Endgame s’essouffle dès la première heure. Le film s’éparpille, avance par à-coups et peine à trouver son rythme et ce jusque dans son final pourtant si attendu.
De nombreuses et grossières facilités d’écriture...
En plus de soulever des questions de cohérence, qui viennent s’ajouter à de nombreuses et grossières facilités d’écriture, Avengers: Endgame se paie le luxe de dénigrer, voire de rétrograder, l’un de ses atouts majeurs : Thanos. Sous-évalué au rang de simple bad-guy, cet antagoniste si percutant, mélancolique et fascinant dans Infinity War devient ici un vulgaire pantin violet qui subit les mauvaises décisions de ses possesseurs. Malheureusement le maigre travail d’écriture du titan fou s’applique aussi à une pelletée d’autres personnages, dont certains sont simplement utilisés en tant que joker ; quand d’autres ne témoignent presque que d’une obligation contractuelle d’apparition à l’écran.
En bref !
Avengers: Endgame avait tout pour réussir. Une trame, une ambiance, des personnages aussi intéressants que charismatiques, mais le film ne parvient qu’à gratter en surface sans creuser pour aller au cœur du sujet. Entre manque de rythme et facilité scénaristique, Endgame retombe dans les travers du MCU. Un chapitre s’est clos, oui, mais sans apothéose.
3/5 ★
Plus d'informations sur Avengers: Endgame.
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