Review9. Mai 2023 Theo Metais
Critique de «Les Petites victoires», Michel sur les Blanc de l'école
Comédie grand public pour parler de l’illettrisme dans les campagnes, Mélanie Auffret signe une jolie comédie portée par les tendres prestations de ses protagonistes. Voici notre critique «Les Petites victoires».
À Kerguen en Bretagne, Alice (Julia Piaton) est de tous les fronts. Dernière institutrice du village, elle est aussi la maire. La jeune femme s’occupe de sauver la boulangerie, d’entretenir la voirie, des diagnostics médicaux des derniers habitants et de leurs éventuels problèmes de couples. Un quotidien bien rythmé pour la paisible bourgade et alors qu’un certain Emile (Michel Blanc), un grincheux sexagénaire, décidé à apprendre à lire et à écrire, intègre sa classe de CP-CM2, c’est le quotidien de tout Kerguen qui s’en retrouve bouleversé.
Dans «Roxane» en 2019, Mélanie Auffret dévoilait le parcours d’un éleveur qui récitait Edmond Rostand à ses poules, et voici que la réalisatrice nous envoie cette fois aux origines de l’émerveillement littéraire : l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. L’illettrisme concernerait 2,5 millions de personnes en France (source : Insee 2012) et «Les Petites victoires» propose une enclave ensoleillée parmi ces quotidiens reculés. Michel Blanc prête sa bonhomie habituelle à ce personnage bougon, mais au grand cœur, alors que Julia Piaton lui enseigne les premières notions d’écriture. Le crâne chauve et habillé de son tee-shirt de carreleur, Emile retrouve le pupitre qui sur lequel il avait, jadis, sombré à l’école.
Le bougre se grille des cigarettes à la récréation, son franc-parler n’est pas sans déplaire. Émile est pour beaucoup l’idiot du village, mais bientôt les trajectoires individuelles se rejoignent au profit d’une fable sur l’entraide et la bienveillance. Une comédie pleine de bonnes intentions au cœur de sujets de société assez peu communs pour le cinéma. L’illettrisme évidemment, mais aussi celui des relations intergénérationnelles comme vecteur de cohésion sociale, bien que l’envergure de ces sujets reste circonscrite au cadre du film. Ainsi, «Les Petites victoires» se posera, sans vague ni fanfare, mais élégamment et avec retenu, quelque part entre le récent «Quand tu seras grand», «l'Élève Ducobu» et le «Petit Nicolas».
3/5 ★
Au cinéma le 10 mai
Plus d'informations sur «Les Petites victoires»
Bande-annonce de «Les Petites victoires»
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