«Drii Winter», «Cascadeuses», «La ligne», les Prix du cinéma suisse 2023 ont été remis

«La ligne» d’Ursula Meier a reçu trois Quartz lors de la soirée de remise des prix du cinéma suisse, tandis que «Drii Winter» de Michael Koch a été élu meilleur film de fiction et «Cascadeuses» d’Elena Avdija meilleur documentaire.

(Un article de Marine Guillain)

Contrairement aux César où l'absence des femmes dans la catégorie Meilleure réalisation a été décriée, l’Académie du cinéma suisse fait bien mieux en la matière, avec trois réalisatrices romandes nommées pour le meilleur film de fiction - sur cinq finalistes: Carmen Jaquier avec «Foudre», Ursula Meier pour «La ligne» et Elena Lopez Riera avec «El agua». Trois œuvres portant un regard aussi sensible que moderne sur des personnages féminins forts. À leurs côtés étaient nommés les Suisses-allemands «Unrueh» de Cyril Schäublin et «Drii Winter» de Michael Koch.

Racontant une histoire d’amour entre deux jeunes se déroulant dans un village alpin isolé du monde extérieur, c’est ce dernier qui a glané la récompense. Il est sorti sur les écrans romands mercredi. Côté documentaires, quatre des cinq finalistes étaient des femmes. Elena Avdija a reçu le quartz pour «Cascadeuses» (sorti en novembre dernier), un premier film «sur les femmes de l'ombre, qui sont des fighteuses et des superhéroïnes».

«Drii Winter» de Michael Koch

Sorti en janvier dernier, «La ligne» a conquis les membres de l’Académie, qui lui ont décerné trois prix: celui du meilleur scénario (écrit par Ursula Meier, Stéphanie Blanchoud et Antoine Jaccoud) a été décerné en début de soirée, juste avant que la jeune Elli Spagnolo ne monte sur scène pour recevoir le quartz du meilleur second rôle (homme et femmes mélangés). Peu après, Stéphanie Blanchoud était sacrée meilleure actrice: «Ursula, c'était un énorme privilège d'être dirigée et guidée par toi, c'est extraordinaire ce que tu arrives à faire de nous sur un plateau, a lâché la comédienne, très émue. On ne sort pas pareil à la fin d’un tel tournage. J'ai fait beaucoup de tennis et je n'ai jamais gagné de coupes, là je fais un seul film avec Ursula et j'en reçois deux la même soirée.»

À noter encore que le prix de la Meilleure interprétation masculine a été décerné à Manfred Liechti pour son rôle dans « Peter K - Seul contre l'Etat», et celui du Meilleur court aux cinéastes romandes Juliana Fanjul et Rachel M’Bon pour «Je suis noires». Morgane Frund a reçu le prix du meilleur film de diplôme grâce à son étonnant court métrage «Ours», déjà sélectionné à la Berlinale, et le puissant «Foudre» de Carmen Jaquier (en salles dès mercredi) a été récompensé pour le son et la musique.

«Je suis noires», de Rachel M’Bon et Juliana Fanjul

La cérémonie de remise des prix a eu lieu vendredi 24 mars au Bâtiment des Forces Motrices en présence d’Alain Berset. Le président de la Confédération a remis un Prix d'honneur à la productrice Ruth Waldburger («L'enfant d'en haut», «Heidi», «Bienvenue en Suisse»…), qui a travaillé avec de grands noms tels que Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Alain Delon et même Brad Pitt, qui était alors au début de sa carrière. «Du coup, on ne comprend pas trop pourquoi Brad Pitt a investi dans le rosé de Provence et pas dans le Merlot du Tessin», a plaisanté Alain Berset, avant que la salle entière ne se lève pour acclamer la productrice appenzelloise, ce qui a conclu la cérémonie.

Toutes les distinctions du Prix du cinéma suisse 2023 :

• Meilleur film de fiction : «DRII WINTER» de Michael Koch
• Meilleur documentaire : «CASCADEUSES» d’Elena Avdija
• Meilleur court métrage : «JE SUIS NOIRES» de Juliana Fanjul et Rachel M’Bon
• Meilleur film d’animation : «THE RECORD» de Jonathan Laskar
• Meilleur scénario : «LA LIGNE» – Stéphanie Blanchoud, Ursula Meier, Antoine Jaccoud
• Meilleure interprétation féminine : Stéphanie Blanchoud dans «LA LIGNE»
• Meilleure interprétation masculine : Manfred Liechti dans «PETER K. – ALLEINE
• GEGEN DEN STAAT»
• Meilleure interprétation dans un second rôle : Elli Spagnolo dans «LA LIGNE»
• Meilleure musique de film : «FOUDRE» – Nicolas Rabaeus
• Meilleur son : «FOUDRE» – Carlos Ibañez-Diaz, Denis Séchaud
• Meilleure photographie : «UNRUEH» – Silvan Hillmann
• Meilleur montage : «(IM)MORTELS» – Karine Sudan
• Meilleur film de diplôme : «OURS» de Morgane Frund

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