Article16. Januar 2018 Theo Metais
Frances McDormand - Entre polars, comédies et Blockbusters, une histoire du cinéma américain !
Cette semaine sort sur les écrans l'extraordinaire “Three Billboards Outside Ebbing, Missouri”. Magistralement récompensé aux Golden Globes 2018, le nouveau film de Martin McDonagh est un véritable succès populaire et critique. La lutte de cette mère rongée par le désespoir suite au décès de sa fille est magistralement incarnée par Frances McDormand. L’occasion rêvée pour revenir sur sa carrière en 5 petites madeleines cinéphiles et subjectives !
5 - Blood Simple (Sang pour sang)
Ethan Coen, Joel Coen - 1985
Première collaboration avec les frères Coen qui signent ici leurs débuts, Frances McDormand interprète le rôle d’Abby, un personnage initialement prévu pour sa colocataire Holly Hunter qui finalement y renoncera. Drapée d’un imaginaire néo-noir, l’histoire est celle d’un mariage en berne, d’un détective privé et d’une vengeance sur fond d’adultère. Les frères Coen composaient en 1985 l’un des grands classiques du film noir contemporain. Classé #98 dans la prestigieuse liste “AFI's 100 Years...100 Thrills” aux côtés du Dracula de Tod Browning (1931) ou encore de Blue Velvet de David Lynch (1986). Pas mal !
4 - Darkman
Sam Raimi - 1990
Au pays des super-héros Marvel aux patronymes de foire, la postérité a élu ses courtisans: Superman, Batman, Spiderman, Iron Man... La liste est longue, mais dans les années 90 les fantasmes de la nation américaine ont aussi accouché de super-héros devenus plus anecdotiques. Parmi eux: Darkman avec Liam Neeson et Frances McDormand. Graphiquement ambitieux pour les années 90, un blockbuster proche du nanar et donc formidable. Et puis il y a cette scène, un chamboule-tout qui dégénère pour une histoire d'éléphant rose en peluche!
3 - Mississippi Burning
Alan Parker - 1989
Pour son rôle de Mrs. Pell dans le thriller du réalisateur britannique, Frances McDormand sera nommée à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle - finalement remporté par Geena Davis (The Accidental Tourist). Au milieu des années 60, trois militants pour les droits civiques de la communauté afro-américaine disparaissent. Près de vingt-cinq ans après le “Civil Rights Act” aux Etats-Unis, le cinéma revient sur les heures sombres de la ségrégation raciale. A l’affiche avec Willem Dafoe, Frances McDormand est éblouissante.
2 - The Man Who Wasn't There
Ethan Coen, Joel Coen - 2001
Le titre rappelle le morceau de Glenn Miller et pourtant, c’est une sonate pour piano de Beethoven qui berce le tragi-comique en noir et blanc du film. Billy Bob Thornton interprète Ed Crane, un barbier empreint de mélancolie qui cherche à venger les divagations extra-conjugales de son épouse Doris (Frances McDormand). Inspiré des classiques noirs des années 40, c’est un hommage à la perdition, à la lenteur et à l’absurde. Toute une esthétique de l’Amérique empruntée à Hitchcock et au peintre Edward Hopper. Splendide, le film remporte à Cannes en 2001 le prix de la mise en scène (ex æquo avec Mulholland Drive de David Lynch).
1 - Fargo
Ethan Coen, Joel Coen - 1997
Enfin et dans l’univers des farces joyeusement noires des frères Coen, il y aura Fargo. 1997 sera l’année du sacre pour Frances McDormand qui remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de marshall enceinte, coiffée d’une chapka. Une série d’homicides, la gaucherie des sbires, des anti-héros et des truands de guimauve; Fargo est une dramédie, une variation de velours sur l’existence absurde des invisibles blancs de la classe moyenne du Minnesota. Film emblématique s’il en est, un casting devenu culte et une conversation dans le rétroviseur pour la postérité. Peter Stormare reste muet, Frances McDormand monologue:
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