Les nouveaux visages du cinéma suisse

Les acteurs et actrices helvétiques ne sont pas légion, ils tirent le diable par la queue pour se faire péniblement une place au soleil. Et pourtant, voici la liste de celles et ceux qui font et feront briller le drapeau suisse sur les plateaux! Peut-être les grandes stars de demain. Décryptage!

Il n’est pas aisé de percer dans le monde du cinéma, en Suisse. Malgré les nombreux festivals qui tentent de proposer une vitrine à plusieurs productions à croix blanche, les films peinent à décoller à l’international. Souvent, nos meilleures cartouches font leurs bagages pour décamper à l’étranger, de la France à l’Eldorado américain, la grande jungle du show-business. Malheureusement, il est très rare de voir un acteur suisse faire son trou. Nous pouvons citer Carlos Leal qui a tenté de poser ses valises à Hollywood avec des apparitions dans «Casino Royale» , «The L Word» ou encore «Better Call Soul». On a vu Laurianne Gilliéron tenter l’expérience outre-Atlantique avec une pub Nespresso aux côtés de George Clooney, ou encore des rôles dans les séries «Les Experts de Miami» et «Stand Up Guys» aux côtés d’Al Pacino et Christopher Walken par exemple. Il n’est pas chose aisée d’appartenir au gratin hollywoodien, encore moins de réussir une carrière à la Bruno Ganz ou Marthe Keller, les monstres sacrés helvétiques.

En 2021, nous pouvons nommer quelques acteurs et actrices qui ont réussi à pousser la porte plus vigoureusement des studios internationaux. Outre Noémie Schmidt qui réussit à jouer dans plusieurs productions françaises ou Kacey Mottet Klein qui collectionne de nombreux rôles dans des productions belges et françaises, d’autres moins connus dans nos contrées grimpent gentiment et s’affirment comme les valeurs sûres.

1 - Luna Wedler

Elle a tout de la grande. La future étoile du cinéma suisse à n’en pas douter. À bientôt 22 ans, cette Zurichoise passée par l’European Film Actor School de Zurich, commence à montrer sa moue de plus en plus sur le devant de l’affiche.

Après une première incartade à 14 ans dans «Amateur Teens» de Niklaus Huber, c’est surtout dans «Blue My Mind» de Lisa Brühlman qu’elle irradie l’assistance pour rafler un Quartz de meilleure interprétation féminine au Prix du cinéma suisse. S’ensuit une myriade de films («Der Laüfer», «Das schönste Mädchen der Welt») et surtout un rôle qui lui offrira une très belle vitrine: la série «Biohackers» diffusée sur Netflix.

L’ascension est désormais amorcée pour ce visage charmeur et rebelle. Luna Wedler, retenez bien ce nom, il risque de faire des étincelles.

2 - Joel Basman

Il en fait du chemin Joel Basman. À 31 ans, l’acteur bourlingueur du même profil qu’un Anatole Taubman par exemple, prend part à un nombre considérable de productions étrangères et non des moindres. Après une apparition remarquée dans «Als Wir Traümten» à la Berlinale de 2015 et dans «Wir sing Jung. Wir sing Stark.» en 2014, son agenda s’est plutôt bien rempli. De l’excellent film germano-danois «Land of Mine» à un épisode de «Homeland», en passant par un petit rôle dans le remake de «Papillon» avec Rami Malek et Charlie Hunnam ou même en tandem avec Noémie Schmidt dans la peau de Wolkenbruch, Basman s’affirme comme un acteur d’envergure.

Prochainement, c’est dans le film «King’s Man» sous la lentille de Matthew Vaughn qu’on le retrouvera avec un plaisir non-dissimulé. Et au vu de ses futurs projets - notons encore «Tides» et «Der Überfall» -, son agenda n’est pas près de désemplir.

3 - Max Hubacher

Le Bernois a bien grandi depuis le convaincant «L’Enfance volée» de Markus Imboden. Dernièrement excellent d’intériorité et de violence perverse dans «Der Laüfer», Max Hubacher (28 ans) est l’un des visages à mémoriser tant son jeu commence à prendre en ampleur. Il suffit de jeter un œil à la nouvelle création de Petra Volpe, la série «Frieden» où le Bernois montre sa solidité évidente sous les traits de Johann Leutenegger.

Outre «Der Laüfer», Hubacher s’était distingué dans «Mario» le drame de Marcel Gisler sorti en 2018. Cette romance homosexuelle dans le milieu du football professionnel avait propulsé l’acteur bernois au-devant d’une carrière prometteuse. Prochainement, il sera à surveiller dans «Schlaf» aux côtés de Sandra Hüller, présenté à la dernière Berlinale.

4 - Ella Rumpf

Née à Paris, Ella Rumpf est rentrée à Zurich avec ses parents. Après un premier rôle à l’âge de 16 ans devant l’objectif de Friederike Jehn, elle décide de s’expatrier à Londres pour parfaire son jeu d’actrice. C’est en 2014 que le gratin du cinéma suisse la découvre dans «Chrieg» du talentueux Simon Jaquemet. Mais sa carrière prendra un coup d’accélérateur après son apparition dans «Grave» de Julia Ducournau. Elle enchaîne avec «Tiger Girl» en 2017 et apparaît dans «Sympathie pour le Diable» aux côtés de Niels Schneider.

Remarquée par plusieurs observateurs, Ella Rumpf s’affirme toujours un peu plus et décroche un rôle dans la série «Freud» diffusée sur Netflix. À 25 ans, elle semble sur le point de percer et s’apprête à jouer sous les ordres de Destin Daniel Cretton («Short Term 12», «Just Mercy») et de Michael Mann - qu’on ne présente plus - dans une nouvelle série intitulée «Tokyo Vice» sur les réseaux Yakuzas. À découvrir prochainement sur HBO Max.

5 - Carla Juri

À 36 ans, pouvons-nous encore parler d’un nouveau visage? À notre sens, oui. La carrière de Carla Juri est plus ou moins intrigante, tant elle est discrète, tant les médias s’en désintéressent. La Tessinoise construit pièce par pièce un joli curriculum vitae. Arrivée à 21 ans dans la branche, en 2006 avec un rôle dans «Midday Room», la Locarnaise a gravi les échelons, s’est sublimée dans le film «Paula» dans la peau de Paula Becker, pour enfin accéder à l’un des films les plus attendus de 2017: «Blade Runner 2049». Bien que son rôle y fût bref, Juri était à l’affiche chez Denis Villeneuve, rien que ça!

Si bien qu’elle n’a pas chômé ces dernières années. De «Brimstone» avec Dakota Fanning, Kit Harington et Guy Pearce, au futur projet de Peter Greenaway («Walking to Paris»), sa carrière s’étoffe gentiment mais sûrement. On pourra (peut-être) la retrouver dans les salles dans un film d’horreur intitulé «Amulet» - présenté au Sundance Film Festival de 2020.

6 - Basil Eidenbenz

Agé de 28 ans, Basil Eidenbenz est encore méconnu du grand public. Mais ce Zurichois commence à avancer dans sa carrière et devrait s’ouvrir une bonne poignée de portes avec son prochain rôle: il sera Eskel dans la seconde saison de «The Witcher» sur Netflix aux côtés d'Henry Cavill. De quoi propulser l'acteur sur le devant de la scène internationale!

Rapidement expatrié en Grande-Bretagne à l’European Film Actor School de Londres, Eidenbenz s’est retrouvé dans de nombreux films tels que «Le procès du siècle» avec Rachel Weisz et Timothy Spall ou encore «Oh Ramona!». Pour la suite, rendez-vous en 2021!

7 - Souheila Yacoub

Après une entrée fracassante dans «Climax» sous les ordres du sulfureux Gaspard Noé, Souheila Yacoub se fraye un chemin et prend part à quelques projets francophones de choix. Au printemps d'une carrière prometteuse, un potentiel d’actrice sur le rail, Souheila Yacoub déploie des qualités de jeu évidentes. A noter sa participation remarquée dans la mini-série policière «Les Sauvages» de Rebecca Zlotowski ou son rôle dans «Le sel des larmes» dernier film en date de Philippe Garrel et présenté dans la sélection officielle à la Berlinale 2020. Entre univers seriel, productions indépendantes et quitte à se frotter aux pontifes de la bobine francophone, à 29 ans la Genevoise et ancienne gymnaste oscille entre les genres. Elle sera d'aileurs prochainement à l'affiche du film «En Corps» de Cédric Klapisch. Une carrière à suivre de près!

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