Netflix - «Ozark» Saison 4 : Trahison, famille et chaos

La saison 4 de « Ozark » lance la 1ère partie d’un final hypertendu pour la famille Byrde. De nouvelles tensions familiales et des performances captivantes, ce nouveau tour de manège est (toujours) convaincant. La promesse d'une fin explosive ?

En 2022, « Ozark » continue à faire couler ce liquide visqueux qu’est l’amoralité. Marty Byrde (Jason Bateman) et Wendy (Laura Linney) continuent leur trafic d’héroïne et leur blanchiment d’argent dans les Ozarks. Et le duo infernal, toujours empêtré dans l’ombre du cartel mexicain, commence à comprendre qu’il leur sera difficile de retrouver une totale indépendance. Dans cette quatrième saison, la famille Byrde va voir ses liens familiaux se fragiliser fortement, tout comme leur empire.

Le comptable, devenu pilier du trafic d’héroïne dans le Missouri, continue à œuvrer aux côtés de sa femme, impitoyable et coriace. Mais il en faudra de la malice, surtout quand le chef du cartel mexicain, Omar Navarro (Felix Solis) ordonne à Marty de faire pression pour qu’il négocie une immunité avec le FBI. Et pour Navarro, l’échec n’est pas une option. Et comme un problème ne vient jamais seul, Jonah (Skylar Gaertner), le fils, se questionne sur sa place dans sa propre famille, après l’exécution de Ben, à la demande de Wendy. Du pain sur la planche pour la famille Byrde.

Une action savoureuse, travaillée et acide...– Sven Papaux

Toujours avec les Ozarks comme environnement et son esthétique sombre, la série profite pleinement de la sensation d’abandon. Des personnages comme voués à sombrer dans la pauvreté et la criminalité, dans la désespérance d’une région frappée de plein fouet par l’épidémie d’opioïdes - un appel à la consommation d’héroïne. Ce climat désenchanté et ce soleil voilé, l’atmosphère pesante, le spectacle en profite pleinement et offre toujours une action savoureuse, travaillée et acide comme la performance de Laura Linney. Intransigeante, le regard perçant, elle demeure comme la criminelle sans cœur découverte sur le tard. Et de l’autre, Jason Bateman, adepte de la discussion, persuasif, captivant et intelligent dans son jeu. Le parfait anti-héros dans la droite lignée télévisuelle des «Sopranos», par exemple.

Le grand défi du show, comme chacune des séries, est d’offrir à ses fans une fin honorable à une histoire étalée sur plusieurs années. Et « Ozark », avec cette première partie, réussit à trouver l’équilibre pour diriger la série vers une fin valable. Le chaos stagnant, les trahisons qui sentent mauvais autour des différents et différentes protagonistes, cette quatrième saison procure cette sensation récurrente d’instabilité ambiante. La menace est diffuse, mais elle ne fait que s’amplifier grâce à de nombreux dialogues ciselés, et surtout sans tomber dans une action dopée aux flingues ou aux règlements de comptes. Le défaut majeur du scénario sera lié à des faiblesses à chaque milieu d’épisodes. Pour faire simple: le début est prenant, le milieu mollasson, et la fin reprend du poil de la bête. Mais si nous pesons les nombreux enjeux et personnages, «Ozark» parvient à injecter des rebondissements, des pertes (surprenantes) et nous de devenir les spectateurs d’un naufrage irrémédiable.

3,5/5 ★

À découvrir sur Netflix dès le 21 janvier au cinéma.

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