Père des illustres «Apollo 13» ou encore «A Beautiful Mind», Ron Howard s’attaquait dès 2016 aux histoires de rockstars en nous comptant celle des Beatles dans un documentaire, passable dans sa forme, mais porté par la formidable énergie des 4 fantastiques de Liverpool. Même recette pour «Pavarotti», une facture effacée, mais une vie époustouflante qui vaut bien un détour.
Fils de ténor, il sera ténor à son tour; une vie d’opéra. ll a offert à son art une existence en marge de la scène, rockstars parmi les rockstars. Le réalisateur Ron Howard s’attaque à l’incroyable histoire du «King of the High C's» comme ils disent, le Caruso de notre temps. Ici, Luciano Pavarotti se dévoile tendrement, intimement au travers d’images d’archives et de témoignages de ses proches.
Sa mère disait de sa voix qu’elle avait le don de percer les coeurs, qu’elle avait cette chose de spécialement fabuleuse. Un compliment qu’elle ne fit jamais à son père, nous confie Luciano non sans humour. Alors sur les conseils attentionnés de la bonne mère, l’enfant de Modena décide d’y consacrer sa vie. Un concours remporté avec une chorale masculine aux côtés de son père et puis le destin s’emballe avec la fougue d’un roman. En 1963, on lui propose de remplacer le ténor Giuseppe Di Stefano et le public du Royal Opera House à Covent Garden est estomaqué; une star est née dans les entrailles de Londres. D’aucuns le disent béni des dieux, d’autres parlent d’une technique effroyable. Il est de ces artistes à la générosité gargantuesque, un passionné, un artisan du chant à la foi contagieuse, et son sourire aussi, inratable.
«Une parenthèse enchantée dans la vie de l’artiste...»
Une voix capable de vous écorcher au pied levé; dans son dernier acte, «Pavarotti» clôture chez Puccini, un «Vincerò!» foudroyant et une envolée qui appartient à l’histoire pour vous accrocher les tripes en tomber de rideau. Bien vu Ron Howard, vous signez là une sacrée sortie. Si la vie de Luciano Pavarotti vous emporte, c’est d’être une aventure exaltante, de celles qu’il chantait si bien. Ron Howard dévoile un joli montage d’archives et d’entretiens. Une facture qui s’efface pour laisser à l’artiste toute l’envergure de son existence. Modeste et élégant dans sa narration, Howard propose aussi un plongeon dans les arcanes de ses concerts et de la production musicale, d’une signature chez Decca Records, aux confidences des Three Tenors, ou la genèse de «Miss Sarajevo» chantée avec Bono en septembre 1995. La bonhomie légendaire de Luciano Pavarotti est rendue ici dans un écrin enlevé, gorgé de louanges, mais d’une tendresse contagieuse, pour une parenthèse enchantée dans la vie de l’artiste.
En bref!
Il semble délicat de rater son sujet tant l’artiste est admirable, après les Beatles, Ron Howard signe un tendre documentaire en hommage à la vie fabuleuse de Luciano Pavarotti. Tendre et émouvant.
3,5/5 ★
Plus d'informations sur «Pavarotti». Au cinéma le 2 octobre.
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