«Primadonna», «Les Suffragettes»… 6 films qui luttent pour l’égalité

La sortie en salle de «Il reste encore demain» ce mercredi, qui dénonce le patriarcat en Italie, est l’occasion de revenir sur quelques longs métrages qui se sont emparés de cette thématique.

(Un article de Marine Guillain)

Du raz de marée «Barbie» à «La Nouvelle femme» (sortie le 27 mars prochain) en passant par «Il reste encore demain»; de l’inscription officielle de l’IVG dans la constitution en France le 4 mars à la journée internationale des droits des femmes le 8 mars: une petite liste subjective et non-exhaustive des films mettant en scène la lutte contre le patriarcat s’impose.

«Primadonna» (2023)

De Marta Savina

Sorti en début d’année en France et l’an passé en Italie, «Primadonna» s’inspire d’une histoire vraie: celle de Franca Viola, devenue une icône de la lutte pour l’émancipation féminine. Les faits se déroulent en Sicile en 1965. Dans un village rural, Lia se fait violer par un homme de pouvoir, après avoir rejeté ses avances.

Déshonorée, elle est censée l’épouser, comme le veut la tradition. Un «mariage réparateur» pour sauver l’honneur de la victime… Mais au lieu de cela, seule contre tout le village, Lia traîne son agresseur au tribunal afin d’obtenir justice. Un film déchirant, guidé par un acte qui va broyer les habitudes sociales de son époque et ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes. Le texte de loi stipulant que «le mariage éteint le crime» sera abrogé… en 1981.

«L'Ordre divin» (2017)

De Petra Volpe

Excellente et réjouissante comédie que ce long métrage suisse de Petra Volpe, qui raconte le combat des Suissesses pour obtenir le droit de vote, en 1971. On y suit Nora (Marie Leuenberger), une Appenzelloise au caractère bien trempé dont la conscience féministe s’éveille petit à petit dans le royaume du patriarcat, alors que selon la loi, son mari peut lui interdire de travailler. Un film feel good qui a rassemblé un large public dans toute la Suisse, en plus de glaner de nombreux prix en festivals.

«Miss Révolution» (2020)

De Philippa Lowthorpe

Même époque, mais au Royaume-Uni. En 1970, la cérémonie de Miss Monde se voit perturbée par des activistes du Mouvement de libération des femmes (MLF). Ce groupe féministe mené par Sally Alexander (Keira Knightley) et Jo Robinson (Jesse Buckley) prévoit secrètement de saboter la cérémonie pour dénoncer le sexisme d’un tel évènement. Une comédie dramatique glamour et sympathique, plaidoyer pour l’égalité, qui a le mérite de revenir sur ce pan d’histoire quelque peu oublié.

«La Bonne épouse» (2020)

De Martin Provost

De «Séraphine» à «Sage femme» en passant par «Violette»: l’émancipation féminine est au cœur de la filmographie de Martin Provost. Dans «La Bonne épouse», il place sa caméra dans une école ménagère, à l’aube de Mai 68. Dirigé par Paulette Van Der Beck (Juliette Binoche en grande forme), l’établissement enseigne comment bien tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans protester… Légèreté, humour et finesse sont au cœur de cette joyeuse comédie.

«L’Événement» (2021)

D’Audrey Diwan

Du rire pour «La Bonne épouse», on passe aux larmes avec le douloureux et bouleversant «L’Événement», Lion d'or à Venise en 2021. Audrey Diwan y dépeint le long combat d'une étudiante (Anamaria Vartolomei, sublime) pour avorter afin de pouvoir continuer ses études, dans la France du début des années 1960. Cette adaptation du livre d’Annie Ernaux compte un extraordinaire casting avec Kacey Mottet-Klein, Sandrine Bonnaire, Anna Mouglalis, Luàna Bajrami et Pio Marmaï. À noter qu’Audrey Diwan travaille actuellement sur «Emmanuelle», nouvelle adaptation du roman d'Emmanuelle Arsan, avec Noémie Merlant dans le rôle-titre.

«Les Suffragettes» (2015)

De Sarah Gavron

On continue de remonter dans le temps avec l’histoire de Maud Watts (Carey Mulligan), une ouvrière qui habite dans le Londres de 1912. Mariée, mère, elle travaille dans une blanchisserie depuis ses douze ans. Lorsqu’elle découvre le mouvement des Suffragettes, qui revendique de plus en plus fort le droit de vote et l’égalité, elle prend conscience de l’injustice qui dirige l’existence des femmes. Elle décide alors de rejoindre le combat, quitte à sacrifier son fils, son foyer, sa vie. Un récit humain et politique empreint de violence, qui rend hommage à de grandes figures historiques.

Adoption du droit de vote des femmes dans quelques pays clé:

• 1906: Finlande
• 1919: Nouvelle-Zélande
• 1928: Royaume-Uni
• 1944: France
• 1945: Italie
• 1963: Iran, Afghanistan
• 1971: Suisse

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