Review3. April 2023 Emma Raposo
«The English», une magnifique série western avec Emily Blunt
Préparez vos montures, vos bottes et vos chapeaux, car voilà que débarque «The English» : une série western suivant les traces d’une aristocrate anglaise, campée par une excellente Emily Blunt. Découvrez notre critique.
High Plains, Kansas. Cornelia Locke (Emily Blunt), une jeune femme issue de l’aristocratie britannique, débarque avec une seule idée en tête, retrouver l’homme qu’elle tient pour responsable de la mort de son fils. Dans un univers bien loin des soirées mondaines londoniennes, là où chacun fait sa loi et où la violence est le pain quotidien du plus grand nombre, Cornelia se lie d’amitié avec Eli Whipp, un ancien soldat d’origine Pawnee. Les deux compagnons d’infortune entament ensemble un périlleux voyage en direction de Hoxem dans le Wyoming, village où se trouve le meurtrier de l’enfant de Cornelia.
Tout au long du périple, et au fil d’innombrables épreuves, le duo développe une affection profonde. Et alors que Cornelia et Eli poursuivent des buts différents, l’une la vengeance, l’autre une terre à adopter, l’aventure qu’ils mènent ensemble leur révèle un passé aux traits communs, dont les quelques zones d’ombre seront bientôt dévoilées suite à une série de meurtres mystérieux.
Du très laid jaillit le magnifique, s’il y a une leçon à retenir de The English, c’est peut-être bien celle-là. Car si les 6 épisodes que compte la série baignent dans une violence omniprésente et caractéristique de l’Amérique de cette époque, ils sont surtout le témoignage d’une quête, celle de deux individus que tout oppose, mais que tout rassemble aussi.
Les Grandes Plaines américaines ont été le décor de nombreuses histoires portées sur grand écran, et, par extension, elles continuent à être le théâtre privilégié de récits pensés pour la petite lucarne. Et on ne s’en lasse pas. L’illusion est impeccable, car «The English» n’a pas été filmé au pays de l’Oncle Sam, mais en Espagne, dans les environs de Madrid. Qu’à cela ne tienne, la série offre un dépaysement total, une immersion dans la beauté des immenses plaines piquées de hautes herbes s’étendant à perte de vue. Grâce à la photographie sublime d’Arnau Valls Colomer au rendu très cinématographique, et d’une ribambelle de superbes plans, la série offre bien plus qu’une intrigue aux diverses ramifications, elle nous régale d’instants de contemplation où l’on pourrait presque sentir la chaleur du soleil et la douce brise sur le visage.
Tour à tour thriller, histoire de vengeance et quête de sens en plein âge d’or américain, le scénario concocté par Hugo Blick, également créateur et réalisateur de la série, fait place à un casting passionnant parmi lequel Rafe Spall, Tom Hughes, Stephen Rea, Valerie Pachner ou encore Steve Wall se partagent les rôles des bons, des brutes et des truands. Mais «The English» c’est surtout une paire d’acteurs pudique et irrésistible dont l’alchimie est stupéfiante. Emily Blunt et Chaske Spencer, vu dans la saga «Twilight», accomplissent un tour de force en dépeignant deux personnages de peu de mots, aux antipodes, et pourtant si semblables. L’histoire est obscure et déchirante, elle répugne autant qu’elle émeut, les décors sont majestueux et les performances tout aussi bluffantes. Un petit bijou de série à découvrir sans plus tarder.
4,5/5 ★
A découvrir sur Prime Video, Sky Show et Canal+.
Bande-annonce de «The English»
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