Review27. Januar 2022 Cineman Redaktion
«Spencer» - Kristen Stewart dans la peau de «la princesse des cœurs»
Mondialement connue sous le nom de Lady Di, Diana Spencer prend une décision qui bouleversera l’histoire et les mœurs : se libérer enfin du corset royal pour suivre sa propre voie. Film intimiste, le drame de Pablo Larraín se trouve des airs de «Kammerspiel» allemand et captive par le talent de son actrice principale : Kristen Stewart.
(Critique du film: Rolf Breiner)
Surnommée la «Princesse des cœurs» par la presse internationale, Lady Di est l’icône d’une époque, comparable à «Sissi», impératrice d'Autriche, une passionnante figure historique qui connaît, elle aussi, une renaissance dans le paysage audiovisuel. Lady Diana, alias Diana Frances Spencer, née en 1961 à Sandringham, Norfolk, princesse de Galles, et disparue en 1997 à Paris, continue de vivre dans les esprits et reste, encore aujourd’hui, une icône adulée. Un destin romantique qui ne pouvait plus résister très longtemps aux sirènes du cinéma et encore moins à Pablo Larraín, ce cinéaste chilien, fin observateur de l’histoire et qui avait porté le récit de «Jackie» Kennedy (sous les traits de Natalie Portman) jusqu’aux Oscars en 2016.
Aujourd’hui, il pose son regard de maître sur la princesse britannique. Belle, convoitée, populaire, sensible à la mode et traquée par les médias, elle n'a jamais vraiment réussi à trouver sa place au sein de la famille royale. Mariée au prince Charles, doucement le couple s’aliène et s’éloigne. La liaison qu’il entretient avec Camilla Parker Bowles isole la jeune femme. Ses enfants deviennent sa seule raison de persévérer à la cour, et bientôt plus rien n’est supportable.
Ainsi Pablo Larraín nous dévoile un drame intime qui puise sa force dans ces moments de frictions...
Ainsi «Spencer» nous ouvre les portes de ce fameux Noël de 1991. Elisabeth II (Stella Gonet), le prince Philip (Richard Sammel), le prince Charles (Jack Farthing), William (Jack Nielen) et Harry (Freddie Spry) attendent la princesse Diana (Kristen Stewart). Celle-ci est en retard, elle se serait perdue sur les routes au volant de sa Porsche. Le major Alistair Gregory, maître de cérémonie, interprété par le remarquable Timothy Spall, semble faire preuve de compréhension, mais l'exhorte à respecter l'étiquette. Or la princesse n’en est pas à sa première entorse au protocole, et dans le cœur inflexible de la royauté, Diana fait figure de corps étranger.
Dans son calvaire, sa seule alliée n’est autre que sa femme de chambre, Maggie, sous les traits de Sally Hawkins («The Shape of Water»). Devenue indifférente aux règles de la cour, Diana veut retrouver sa liberté. Et la partie de chasse du «Boxing Day» de celer le drame de ce mariage au bord de la crise de nerf. En effet, ce 26 décembre se transforme en véritable épreuve de force et la princesse s’empresse de rompre avec la famille royale, un tournant décisif dans la vie de la couronne britannique.
Un destin romantique qui ne pouvait plus résister très longtemps aux sirènes du cinéma...
Ainsi Pablo Larraín nous dévoile un drame intime qui puise sa force dans ces moments de frictions, de déchirements et de conflits, lesquels se reflètent en douceur sur les visages de ses protagonistes. Et hormis peut-être la partie de chasse, rien n’est ici véritablement violent, au contraire, «Spencer» est de ces long-métrages subtils qui servent leur maestria dans un écrin de petits gestes, d’attitudes, de regards singuliers. Ainsi, le cinéaste évite habilement de se complaire dans le romantisme royal, aucune surenchère non plus du côté du sentimentalisme. Le film trouve cette distance élégante, non sans une touche d'ironie et de mélancolie, pour mettre merveilleusement en lumière et en image le drame inhérent à la vie de Diana. Après une très étonnante prestation sous les traits de Jane Seberg en 2019 dans «Seberg», Kristen Stewart trouve certainement ici l’une de ses plus belles partitions. Une actrice décidément aussi captivante que les icônes qu’elle incarne.
4,5/5 ★
Depuis le 26 janvier au cinéma.
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