Review19. Juli 2021 Emma Raposo
«Spirale: L'héritage De Saw» - Et c’est reparti pour un tour de gore !
Était-ce vraiment nécessaire de remettre la compresse ? Neuvième chapitre de la franchise «Saw», avec à son bord Chris Rock et Samuel L. Jackson, «Spirale: L'héritage De Saw» nous sert une soupe horrifique bien fadasse et prévisible.
Zeke Banks (Chris Rock) est un flic isolé du reste de sa section. Fils de l’ancien chef de la police désormais retraité (Samuel L. Jackson), Zeke fait cavalier seul à défaut d’être soutenu par le reste de ses collègues. La raison? Une vieille histoire interne qui a laissé des traces. Dans cette atmosphère tendue, il se voit affublé d’un nouveau coéquipier; un bleu tout juste sorti de l’académie (Max Minghella). Appelés sur la scène d’un crime dans les avenues souterraines de la ville, ils découvrent un corps mutilé. De retour au poste, c’est un enregistrement adressé à Zeke qui les attend. Commence alors une course contre la montre initiée par un imitateur du fameux tortionnaire «Jigsaw», de son vrai nom John Kramer, pourtant décédé depuis plusieurs années. Ça n’aura pas empêché certains de vouloir lui redonner une voix en perpétrant son héritage.
La juteuse saga «Saw», débutée en 2004 et qui a remporté bien plus de millions que de bonnes critiques, n’a donc pas fini d’inspirer, et pas vraiment pour le mieux. Sur une idée originale proposée par Chris Rock aux studios Lionsgate, «Spirale: L'héritage De Saw» est moins une suite qu’un spin-off, mais reprend cependant les codes des chapitres précédents : du sang, des membres écartelés, des larmes de douleur, de longues sessions de torture moralisatrices du bourreau envers des victimes indignes. Dans la pure tradition du «torture porn» de ses prédécesseurs, «Spirale: L'héritage De Saw» rate le coche côté tension et suspense.
Le film ne construit aucune montée en puissance et garde un ton monocorde tout du long.
Réalisé pourtant par un connaisseur, Darren Lynn Bousman, réalisateur des chapitres II, III, IV de la franchise, et écrit par Josh Stolberg et Pete Goldfinger, auteurs du scénario de «Jigsaw» sorti en 2017, ce neuvième opus ne fait pas dans la dentelle question gore, mais ne fait pas non plus des étincelles quant à son intrigue. Passé les premières minutes et le monologue plutôt divertissant de Chris Rock sur «Forrest Gump», le film nous rabâche des dialogues vides et sans aucun intérêt, participant à la prévisibilité du métrage. Il ne faut pas longtemps au spectateur pour comprendre qui sème la terreur. Prévisible, mais surtout stéréotypé. Car, dans ce «whodunit», il y a : le gentil flic droit dans ses baskets, fils d’une ancienne gloire de la police locale et un peu rebelle; les autres méchants flics - tous des vendus; le petit nouveau en cravate, père de famille, sorti premier de sa promo. N’avons-nous pas déjà vu ce schéma un trillion de fois?
Arrosé d’une photographie jaunâtre, histoire de bien rappeler qu’il fait très moite dans cette ville de l’horreur, «Spirale: L'héritage De Saw» est loin de faire suer de peur. Absence totale de tension et crapahutant dans un rythme aussi soutenu qu’un récital de flûte de pan un dimanche entre la messe de 10h et une partie de scrabble, le film ne construit aucune montée en puissance et garde un ton monocorde tout du long. Les excellents acteurs que sont Chris Rock, Samuel L. Jackson et Max Minghella ne peuvent que se dépatouiller péniblement dans ce potage horrifique sans saveur. Non, ce n’était clairement pas nécessaire de remettre la compresse une neuvième fois.
2/5 ★
Le 21 juillet au cinéma. Plus d'informations sur «Spirale: L'héritage De Saw».
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