Article11. Januar 2024 Theo Metais
Sundance 2024 : Kristen Stewart, Jesse Eisenberg et Steven Soderbergh, voici 13 films à surveiller de près
Le nouveau film de Chiwetel Ejiofor avec Mary J. Blige, le doublé de Kristen Stewart ou encore Lucy Liu chez Steven Soderbergh et Klaudia Reynicke, on fait le point sur le programme du festival qui se déroulera du 18 au 28 janvier prochain.
Vous avez dit indé ? Chaque année à plus de 2 000 mètres d'altitude, la petite bourgade montagneuse de Park City, à quelques encablures de Salt Lake City dans l’Utah aux États-Unis, se réveille au son des premières perles du cinéma indépendant born in the U.S.A. Sous la coupe du Sundance Institute (fondé par l’acteur Robert Redforfd), le festival de Sundance prendra vie pour sa 40ᵉ édition, et offrira, comme à son habitude, pléthores de premiers films et une tribune éclectique pour les nouvelles voix du cinéma contemporain.
Devenu une référence à l’internationale, le festival du film de Sundance inaugure toujours une nouvelle année de cinéma, et ce, à quelques semaines du festival de Berlin. En 2023, le festival américain voyait naître les succès de «Past Lives», premier film de Celine Song (qui restera comme l’un des plus beaux beau film de l’année ), ou encore les bouleversants «Kokomo City» de D. Smith et «A Thousand and One» de A.V. Rockwell. Parmi les quelque 90 films indépendants et documentaires, voici une liste des productions qui pourraient bien leur succéder en 2024.
«Love Lies Bleeding»
Dans sa catégorie, c’est probablement déjà l’un des films les plus attendus de l’année. Réalisé par la britannique Rose Glass («Saint Maud»), «Love Lies Bleeding» raconte l’histoire de Lou (Kristen Stewart), gérante d'une salle de sport, qui tombe amoureuse de Jackie (Katy M. O'Brian), une bodybuildeuse ambitieuse qui traverse la ville pour se rendre à Las Vegas afin de réaliser son rêve. Bientôt, leur aventure déclenche une slave de violence qui les entraine dans les sphères criminelles de la famille de Lou. Le film devrait aussi réunir Jena Malone, Anna Baryshnikov, Dave Franco et Ed Harris.
«Reinas»
Pour son troisième long métrage, la réalisatrice helvético-péruvienne Klaudia Reynicke, s’offre le prestigieux festival enneigé de Park City. Sous la houlette notamment de la société de production genevoise Alva Film, «Reinas» nous emporte en 1992, au cours d'une période tumultueuse à Lima (ville natale de la cinéaste). Lucia (Abril Gjurinovic), Aurora (Luana Vega) et leur mère Elena (Jimena Lindo) décident de partir aux États-Unis en quête de nouvelles opportunités. Une décision qui implique de renouer avec leur père Carlos (Gonzalo Molina) avec qui les retrouvailles seront émotionnellement complexes.
«Rob Peace»
Pour son deuxième long métrage, Chiwetel Ejiofor (nominé aux Oscars pour «12 Years a Slave») adapte la biographie de Jeff Hobbs qui s’est penchée, en 2014, sur le parcours du jeune afro-américain Robert DeShaun Peace. Interprété par Jay Will, le métrage reviendra sur les ambitions académiques du brillant jeune homme qui se rêve à Yale alors qu’il collecte parallèlement des fonds pour la défense de son père emprisonné. Un film qui profitera aussi de la présence de Mary J. Blige dans le rôle de la mère de Rob.
«A Real Pain»
Après «When You Finish Saving the World», le scénariste et réalisateur, Jesse Eisenberg retourne à Sundance avec son deuxième long métrage et s’accompagne à l’écran de Kieran Culkin («Sucession»). Les trublions incarnent deux cousins mal assortis qui se retrouvent pour un voyage en Pologne en l'honneur de leur grand-mère dans un projet qui entend explorer les conséquences insoupçonnées des traumatismes intergénérationnels. Affaire à suivre !
«War Game»
Dans le contexte de la présidentielle américaine de 2024, «War Game» sera un documentaire à suivre attentivement. En effet, les cinéastes Jesse Moss et Tony Gerber font participer de véritables représentants de la politique américaine à un jeu de rôle non scénarisé dans lequel ils sont confrontés à un coup d’État après une élection contestée. Le public devenant le témoin de cette simulation qui n’est pas sans rappeler les évènements du Capitole du 6 janvier 2021.
«Brief History of a Family»
Premier film du réalisateur Jianjie Lin, «Brief History of a Family» nous plonge au lendemain de la politique de l’enfant unique en Chine. Dans ce contexte, le destin de Wei, fils unique d'une famille de classe moyenne, se mêle à celui de Shuo, une jeune garçon qui vient d’une famille bien différente. Deux univers qui se rapprochent et se bouleversent l’un l’autre, deux familles en proie à bien des bouleversements que le réalisateur observe avec un style «saisissant», selon les dires du festival. «Brief History of a Family» sera aussi à découvrir à Berlin en février prochain, et Jianjie Lin devient, au passage, l’une des voix montantes du cinéma chinois sur la scène internationale.
«Will & Harper»
Quand Will Ferrell apprend que Harper Steele, son ami depuis 30 ans, fait son coming out en tant que femme transgenre, les deux personnages décident d'entreprendre un voyage à travers le pays pour faire le point. Dans la grande tradition des roadmovie, Josh Greenbaum («Strays») signe un portrait intime de ces deux êtres et de leur amitié au cœur d’une Amérique, elle aussi, en transition.
«Presence»
Sur un scénario du légendaire David Koepp, le tout aussi emblématique Steven Soderbergh revient à Park City pour la première fois depuis «Sexe, Mensonges et Vidéo» en 1989. Après les hallucinations de Claire Foy dans «Unsane», le cinéaste s’attaque aux troubles d’une famille qui vient d’emménager dans une maison de banlieue et qui bientôt se convainc de la présence d’une étrange entité. «Presence» porte en vedette Callina Liang et Lucy Liu dans un œuvre qui, fidèle au réalisateur, promet de ne pas laisser indifférente.
«I Saw The TV Glow»
Cinéaste non-binaire, après «We’re All Going to the World’s Fair» en 2021, Jane Schoenbrun revient à Sundance et porte à l’écran Justice Smith et Brigette Lundy-Paine dans une histoire comme iel sait les faire. Fable horrifique à la frontière des réels, Owen est un adolescent qui végète dans sa banlieue lorsque sa camarade de classe lui fait découvrir une mystérieuse émission de télévision de fin de soirée. Et dans la pâle lueur de la télévision, la vision de la réalité d'Owen commence à se fissurer. «I Saw The TV Glow» sera, lui aussi, à découvrir à Berlin en février prochain.
«The Outrun»
Adapté des mémoires de la journaliste Amy Liptrot, Saoirse Ronan incarne devant la caméra de la cinéaste allemande Nora Fingscheidt («Benni»), le combat d’une jeune femme contre l’addiction. Devant à beauté sauvage des îles Orkney en Écosse, «The Outrun» parle de délivrance et Saoirse Ronan y livre une performance déchirante selon le premières réactions. Le film sera présenté en première européenne au festival de Berlin en février prochain.
«The American Society of Magical Negroes»
Justice Smith sera aussi à l’affiche d’un autre film très attendu cette année à Sundance : «The American Society of Magical Negroes» du comédien et réalisateur Kobi Libii («Transparent»). Un film qui devrait nous propulser au cœur d’une étonnante organisation magique pour personne noire qui dédit ses pouvoirs à une cause très particulière : améliorer la vie des personnes blanches. «The American Society of Magical Negroes» fait déjà couler beaucoup d’encre et trône parmi les titres les plus importants du distributeur Focus Features pour 2024.
«Love Me»
Après l'extinction de l'humanité, une balise intelligente et un satellite en orbite se rencontrent et tombent amoureux. Ainsi s’entame le pitch complètement cryptique de «Love Me» avec, tenez-vous bien, Kristen Stewart et Steven Yeun («Acharnés» sur Netflix) en tête d’affiche. Pour leur premier long métrage, le couple californien Sam et Andy Zuchero s’embarque dans une aventure fantastique et philosophique qui promet déjà quelques envolées lyriques, sinon visuelles.
«Freaky Tales»
Il avait emmené Ryan Gosling jusqu’aux Oscars avec «Half Nelson» en 2006. De retour à Park City, Ryan Fleck retrouve Anna Boden, avec qui il cosignait aussi «Captain Marvel», dans un film qui porte Pedro Pascal en vedette. Voyage à Oakland, en 1987. Le film devrait raconter quatre histoires interconnectées où une force mystérieuse guide les marginaux de la ville. Réputé pour l’exigence et la singularité de leurs histoires, le duo fusionne les styles et les influences dans un hymne à l’entraide et à la vibrance culturelle de la ville californienne, le tout porté par la musique de Raphael Saadiq.
«Layla»
Connu notamment pour avoir écrit «Little America» pour Apple TV+, l’artiste multidisciplinaire Amrou Al-Kadhi présentera à Sundance son premier long métrage. «Layla» est une enclave privilégiée dans le monde queer. Le public y suit les pérégrinations d’une drag queen (interprétée par Bilal Hasna que l’on retrouvera prochainement dans «Le Problème à trois corps» sur Netflix) qui tombe amoureuse d’un cadre marketing qui l’avait embauché pour la marche des Fiertés. Une romance qui obligera Layla à se confronter à son identité.
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