Review23. Oktober 2023 Emma Raposo
«The Winter King» sur OCS, la légende arthurienne revisitée en série
Adaptée des livres issus de «La Saga du Roi Arthur» de Bernard Cornwell, la série met en scène Iain De Caestecker dans la peau d’Arthur Pendragon. Zoom sur «The Winter King» à découvrir dès le 24 octobre sur OCS.
Au Ve siècle, alors qu’elle redoute l’invasion des Saxons, la Bretagne doit aussi faire face à ses conflits intestins. Païens et chrétiens se déchirent et les guerres entre les différentes factions sont sanglantes. Tout juste revenu du front, Arthur Pendragon (Iain De Caestecker), fils illégitime du roi Uther (Eddie Marsan), doit ramener en Domnonée le corps sans vie du prince, son demi-frère et seul héritier du trône. Banni par son père, Arthur s’exile en Gaule. En chemin, il sauve la vie d’un jeune orphelin saxon, Derfel (Stuart Campbell), dont Merlin (Nathaniel Martello-White) prendra soin à Avalon, village paradisiaque et enchanteur. Cependant, la mort du roi Uther rend encore plus vulnérable le pays. Merlin part à la recherche d’Arthur pour tenter de le ramener en Bretagne, car lui seul peut assurer la survie du pays, sauver son peuple et assurer la paix en attendant que le prince Mordred, encore bébé, ne soit en âge de gouverner. Arthur, de retour au bercail et désormais gouverneur du pays par intérim, devra prendre des décisions qui ne plairont pas à tout monde.
Le cycle arthurien a été porté de nombreuses fois sur grand écran et sur petit. On ne compte plus les adaptations réalisées au fil des ans. Parmi elles, «Le Roi Arthur» d’Antoine Fuqua, «Le Roi Arthur: La légende d’Excalibur» de Guy Ritchie, ou encore la série humoristique «Kaamelott» signée Alexandre Astier. «The Winter King», créée par Kate Brooke et Ed Whitmore, se concentre, elle, sur les origines de la légende arthurienne, alors que la Bretagne, pas encore devenue la Grande-Bretagne, vit de profonds conflits internes et attend celui qui pourra fédérer sa population. Arthur n’est alors qu’un banni et retourne au pays en sauveur. Il est la force tranquille, le leader né que tout le monde suit.
La série délaisse pourtant le personnage d’Arthur dans sa première moitié au profit de personnages secondaires, notamment Derfel, guerrier en devenir sauvé par Arthur lorsqu’il était jeune, et Nimue, une druidesse éduquée par Merlin. Le début du récit donne une large place à la relation qu’entretiennent les deux jeunes gens. Arrivé à mi-chemin des 10 épisodes, Arthur, incarné par Iain De Caestecker vu dans «Marvel: Les agents du S.H.I.E.L.D.» et métamorphosé pour les besoins du rôle, retrouve une place centrale. Mais nous n’en saurons pas plus sur ce qu’il a fait durant ses années d’exil et sur les fidèles chevaliers qui le servent et le suivent en Bretagne.
On aurait pu croire que la série aurait été tournée du côté fantasy de la force. Les textes à l’origine du cycle arthurien regorgent pourtant de mythes, et la légende arthurienne elle-même n’est pas une science exacte, la véracité historique de son existence demeurant débattue aujourd’hui encore. De Merlin, en passant par les Chevaliers de la Table Ronde et Excalibur, tous les mythes entourant le Roi Arthur prennent racine dans le genre fantasy. Et pourtant, la série est on ne peut plus pragmatique, essentiellement focalisée sur d’interminables stratégies et autres complots de pouvoir. Les dialogues, eux, sont de (trop) longues explications des diverses manigances dont chaque protagoniste se fait l’instigateur.
S’il est vrai qu’il n’est pas facile de reprendre le flambeau après des succès comme «Game Of Thrones» ou «The Last Kingdom», programmes s’inscrivant dans la même veine, «The Winter King», malgré quelques bonnes cartes en main comme un casting plutôt convaincant, manque un peu de cette magie qu’on aurait pu attendre et souhaiter d’une série centrée sur l’univers arthurien.
«The Winter King» est à découvrir sur OCS dès le 24 octobre.
3/5 ★
Bande-annonce de «The Winter King»
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