Amazon Prime: «Tales from the Loop» - Science-fiction onirique et contemplative

Adaptée du jeu éponyme et des dessins de l’artiste suédois Simon Stålenhag, la nouvelle série «Tales from the Loop» débarque aujourd’hui sur la plateforme Amazon Prime Video. Les contes, non pas de la crypte, mais de la «Loop», nous plongent dans un univers de science-fiction doux et onirique, aux réminiscences de «Black Mirror» et de l’architecture futuriste soviétique au milieu de l’Ohio. Un surprenant voyage.

Dévoilée en 8 épisodes, d’environ 50 minutes, «Tales from the Loop» dévoile la vie des habitants autour de cette fameuse «Loop», une machine élaborée par Russ Willard interprété par Jonathan Pryce («Les deux Papes») au Mercer Center for Experimental Physics dans le but de percer les mystères de l’univers. Quelque part, dans une réinvention léchée et jouissive des années 80, les dessins originels de l’arrière-pays suédois servent d’inspiration pour réinventer la bourgade de Mercer (Ohio), théâtre de bien des phénomènes étranges.

Pour ouvrir le bal, Jonathan Pryce lui-même, le fondateur de cette fameuse «Loop» nous avertit en prologue, comme dans une fable d’horreur, de la charge fantastique, sinon impossible, du récit qui s’apprête à nous être conté. 8 épisodes suivront, écrits par le scénariste Nathaniel Halpern («Legion»). À la réalisation l’irlandaise Dearbhla Walsh («The Tudors») accompagne, entre autres, Andrew Stanton («Stranger Things» «WALL-E»), Ti West («In a Valley of Violence»), et la légendaire Jodie Foster signe le climax de cette saison, le 8ème épisode, et revient à la réalisation après son travail sur la saison 4 de «Black Mirror» en 2017 (épisode «Arkangel»).

«Rappelant inlassablement une version plus vaporeuse de Black Mirror...»– Theo Metais

«Tales from the Loop» révèle une science-fiction ouatée de mystère régi par une entité technologique. La «Loop», une structure, une force quasi mystique de l'underground protégée comme une base d’expérimentation militaire. Les souvenirs de la Guerre froide et du nucléaire s'enlacent visuellement à la mythologie de la Zone 51 dans une embrassade, d’un genre Brejnev/Honecker, gorgée des décors de «Stranger Things». Rappelant inlassablement une version plus vaporeuse de «Black Mirror», la série coche les cases d’une recette à succès.

La science s’impose comme une divinité (sur)puissante, dystopique, vénérée et en quête d’excellence. Comme en écho à la trame narrative de «Gattaca», seule l’élite peut rejoindre ses rangs nous dira-t-on dans l’épisode 2. À la fois adolescents, robotiques, et indés, les 8 épisodes dévoilent 8 destinées, toutes indéniablement teintées des mystères de la «Loop». Des mondes parallèles se dessinent, certains y restent coincés, le temps devient une matière malléable, et la mémoire aussi. Beaucoup de questions resteront en suspens, d’aucuns regretteront peut-être le manque de dynamisme, d’autres se laisseront porter par une narration flottante et conceptuelle.

«Une narration flottante et conceptuelle...»– Theo Metais

Une fable contemplative, les peintures originelles de l’artiste Simon Stålenhag, sorte d’Edward Hopper venu du futur, sont à couper le souffle, et la photographie de «Tales from the Loop» est irréprochable. Les 3 premiers épisodes, visionnés pour les besoins de cette critique, se délectent comme de surprenants moyens métrages. À sa manière, «Tales from the Loop» réintroduit une forme un peu égarée de science-fiction lente et contemplative. «Not everything in life makes sense» entendra-t-on de Rebecca Hall (épisode 1), dans les contes non plus et encore moins dans l’intrigue de «Tales from the Loop». Pourtant la série a ce je-ne-sais-quoi de fascinant qui appartient aux rêves.

En bref!

Inspirées des travaux de l’artiste suédois Simon Stålenhag, les pérégrinations de cette communauté sous l’emprise de l’étrange «Loop», fascineront autant qu’elles laisseront sur le carreau, tant l'intrigue paraît conceptuelle.

3,5/5 ★

«Tales from the Loop» est à découvrir dès aujourd'hui sur Amazon Prime.

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