Critique1. Oktober 2024

Au cinéma: «Quand vient l'automne», François Ozon joue avec les apparences

Au cinéma: «Quand vient l'automne», François Ozon joue avec les apparences
© Filmcoopi

Dans son nouveau long métrage aux airs de thriller familial, le cinéaste ponctue son récit de secrets et de non-dits, laissant au public libre cours à ses propres interprétations. Lumière sur «Quand vient l'automne».

Michelle (Hélène Vincent) habite seule dans un petit village de Bourgogne. Outre son amie et voisine Marie-Claude (Josiane Balasko), avec qui elle partage cafés, discussions ou cueillette de champignons, elle ne fréquente pas grand monde et semble ancrée dans une solitude qui rend parfois les journées un peu longues. C'est donc avec grande impatience qu'elle attend sa fille Valérie (Ludivine Sagnier), qui vient lui déposer son petit-fils Lucas pour les vacances d'automne.

Si les rapports entre la mère et la fille sont pour le moins tendus, Michelle accueille Lucas avec joie. Mais après un repas qui cause une intoxication alimentaire à Valérie à cause d'un champignon non-comestible, cette dernière soupçonne sa mère d'avoir voulu l'empoisonner volontairement, et décampe avec Lucas. Le temps passe. Alors que Michelle souffre de ne plus voir son petit-fils, son amie Marie-Claude héberge son fils à elle, Vincent (Pierre Lottin), tout juste libéré de prison. Michelle engage Vincent pour des petits travaux de jardinage. Soucieux de l’état de son employeuse, ce dernier décide de se rendre à Paris pour avoir une discussion avec Valérie...

Au cinéma: «Quand vient l'automne», François Ozon joue avec les apparences
Ludivine Sagnier et Hélène Vincent © Filmcoopi

Après la comédie burlesque «Mon Crime», le prolifique François Ozon est de retour avec un thriller qui questionne et joue sans cesse avec les apparences, parvenant à maintenir tension et suspense tout du long. Avec une mise en scène sobre, le réalisateur français filme avec un bonheur vraisemblable la nature et les saisons à la campagne. Autour des thèmes de la famille, des liens et de la culpabilité, il laisse planer le mystère, emmenant le public dans un jeu d'hypothèses et de devinettes, auquel on se laisse agréablement prendre. La grand-mère serviable et bienveillante aurait-t-elle fait exprès d'empoisonner sa fille? Vincent a-t-il réellement décidé de se ranger comme il le dit? Derrière leurs apparences, les personnages - magistralement interprétés - sont-ils plus troubles que ce qu'ils montrent? Quels sont leurs véritables enjeux?

Pour l'anecdote, François Ozon a puisé son inspiration d'un dîner de famille qu'il avait vécu lui-même enfant, à la suite duquel tout le monde avait été malade, sauf sa tante, qui avait elle-même ramassé et cuisiné les champignons - mais n'en avait pas mangé. Le cinéaste avait déjà dirigé Hélène Vincent et Josiane Balasko dans «Grâce à Dieu». Pour «Quand vient l'automne», il a indiqué avoir eu comme premier désir de filmer des actrices âgées et de montrer la beauté des rides sur leur visage. Des femmes que l'on voit trop peu à l'écran, «qui portent leur âge et l'assument sans artifice».

3/5★

Le 25 septembre au cinéma

Plus d'informations sur «Quand vient l'automne»

Bande-annonce de «Quand vient l'automne»

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