News17. Februar 2018 Theo Metais
#Berlinale2018 - Isabelle Huppert déçoit le festival dans un thriller érotico-psychanalytique!
Plus de 50 ans après le film EVA de Joseph Losey, Berlin découvrait ce 17 février une variation sur le classique par Benoît Jacquot avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel.
Le rideau s’ouvre à Paris. Avide et fauché, Bertrand (Gaspard Ulliel) travaille au chevet d’un dramaturge anglais vieillissant. Celui que l’on dit “has-been” outre-manche et trop “dark” en France se lamente bourgeoisement sur son succès d'antan, mais l’inspiration est revenue, d’ailleurs la pièce est terminée. Mais le vieil homme succombera dans sa baignoire. Le prélude est rapide. Le manuscrit trône sur le bureau, la pie se sert et Bertrand devient donc le nouvel auteur coqueluche et peluche des mondanités parisiennes. Mais alors qu’il se retire à Annecy pour trouver l’inspiration, il fera la rencontre d’Eva (Isabelle Huppert), une prostituée high-class qui deviendra sa muse énigmatique.
Visuellement pauvre et d’une linéarité rare, il sera très étonnant de voir Eva en lice pour l’Ours d'or. La mise en scène sonne creux et les dialogues, fidèles à un cinéma qui parle comme on écrit, laissent l’impression d’un style mal abouti. Dans cette réécriture, Annecy remplace Venise, et le chalet enneigé nous renvoie aux troubles psychotiques d’un “Shining” en montagne. Formidable chez Stephen King ou le Le Talentueux Mr. Ripley par exemple, les méandres d’une cervelle désespérément en proie à l’inspiration se retrouvent ici réduites à de fades pacotilles. L’histoire d’un homme qui se glisse dans l’apparat d’un autre est une vieille vache laitière du cinéma. Un hommage peut-être, une inspiration molle, qui sait ? …
#Eva de Benoît Jacquot - Compétition officielle @berlinale pic.twitter.com/6txT80EDwW
— Isabelle Huppert (@huppert_films) 17 février 2018
Gaspard Ulliel interprète honorablement un rôle de faible envergure. Ni plus ni moins convaincante, mais gentiment vénéneuse, Isabelle Huppert achève la besogne avec un savoir faire indéniable. L’ambivalence de leur relation laissera quelques soubresauts dans l’intrigue, légers, tout juste de quoi grignoter. Le script manque de générosité pour ses acteurs et délaisse jusqu’aux rôles secondaires. Eva laissera la triste sensation de n’avoir été placée dans la sélection que pour le charme médiatique d’Isabelle Huppert. Aussi talentueux fussent-ils dans d’autres productions, la projection de ce thriller érotico-psychanalytique se terminera dans une salle déjà bien vidée de ses festivaliers...
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement