Cannes 2023 : critique d’«Hypnotic», thriller un peu fouillis avec Ben Affleck

À Cannes, Robert Rodriguez mêle hypnose, B-movie et Ben Affleck se lance dans une course effrénée à travers son multivers psychique. Voici notre critique d’«Hypnotic».

(Un texte de Teresa Vena depuis Cannes, traduit de l’allemand)

Danny Rourke (Ben Affleck), inspecteur de police, est sous pression. Sa fille a disparu et il est certain qu’elle a été enlevée. Mais, pour une raison inconnue, aucun de ses collègues ne veut le croire. Lors d’une enquête sur le braquage d’une banque, un indice le met sur une piste, et il se met à soupçonner les circonstances du cambriolage. Alors qu’il tente de résoudre tous ces mystères, un étrange personnage se promène et semble pouvoir manipuler les gens par la simple force de son esprit.

Il aura fallu vingt ans au scénariste et réalisateur Robert Rodriguez («The Book of Boba Fett», «Alita : Battle Angel») pour élaborer la complexe intrigue et les nombreux rebondissements d’«Hypnotic». Malheureusement, le scénario manquera de logique. Dès les premières secondes, le long-métrage tente de maintenir une tension constante à l’aide d’un découpage rapide et d’une bande-son suggestive, mais il n’y parvient que partiellement. L’esthétique de l’image marquera néanmoins par ses tonalités grises. Mais il en ressort une atmosphère cliniquement stérile, une absence de vie qui transpire aussi des dialogues.

Sur fond de théorie du complot, si les personnages sont sous haute tension, aucune passion ne transparaît ni de leurs paroles ni de leurs interactions. Même Ben Affleck, qui livre, comme à son habitude, une solide prestation, ne parvient jamais à réveiller l’idée plutôt mince de ce thriller. Dans son contenu, «Hypnotic» est un mélange d’œuvres passées, technologiques et dystopiques, ou se mêlent les souvenirs de «Memento», «Vanilla Sky», «Minority Report» ou encore «Inception». Un ensemble de long-métrages bien similaires et nettement mieux élaborés.

3/5 ★

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