Après «Irréversible», «Enter the Void» ou encore «Love», découvrez avec «Climax» un bad trip halluciné signé du réalisateur Gaspar Noé.
Une troupe de danseurs se retrouve dans une salle isolée en bordure de forêt, pour une ultime répétition avant une tournée aux États-Unis. Histoire de lever le pied, la piste s’endiable d’une dernière valse, survoltée, alcoolisée, et doucement la soirée dérape ...
Chez Gaspar Noé, il y a des bad trips plus ou moins jouissifs et celui-ci est à ce point insupportable qu'il en est absolument mémorable. Urticant, cinglant, incestueux, étouffant et apocalyptique; Climax est une coulée d’acide interminable couplée aux relents d’un cinéma d’horreur italien des années 70. Une inexorable plongée en enfer hallucinée, sublimée par des plans séquences interminables, à bout de souffle. L’occasion, au passage, d’offrir un rôle de choix à Sofia Boutella (Atomic Blonde, Hotel Artemis) toujours plus étonnante. Cette troupe de danseurs fauchée par une sangria surprise déroule une métaphore machiavélique du passage sur terre, une sorte d'extase macabre cramée par la drogue. Le diable s’invite dans une comédie humaine dantesque et irrespirable. L’esprit se crispe sous les gravats d’une techno assourdissante, et les hurlements de cet enfant enfermé dans le placard électrique, à cause d’une mère noyée dans la dope, sont à vous lacérer le coeur au rasoir.
Gaspar Noé surclasse l’irrévérence ...
Tout partait pourtant bien, l’introduction sur les VHS des candidatures des danseurs est même amusante. Le téléviseur est d’ailleurs encadré par les cassettes d’entre autres Possession, Suspiria ou Un Chien Andalou; ceci aurait dû nous mettre la puce à l’oreille (ou à l’oeil)... Bref, la suite est un noeud coulant, une transe d’un genre néon-gothique à mi-chemin entre la guerre civile et le suicide collectif. Une overdose d’absolument tout ce qui compose l’existence. Un bémol peut-être pour le diaporama de répliques baveuses et graveleuses de l’après répétition, aussi immondes soient-elles, le vulgaire surnage parfois au travers de la farce. Mais avec ce nouveau long-métrage, Gaspar Noé surclasse l’irrévérence, (presque) à la manière d’un Jérôme Bosch.
Note de la rédaction -> 4/5 ★
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