Critique7. Januar 2019

«Creed 2» - Deuxième round réussi

«Creed 2» - Deuxième round réussi
© Warner Bros

Le premier «Creed» avait créé la surprise en apportant un nouvel épisode tout bonnement génial à la vieille saga «Rocky», qui en est maintenant à son huitième film. L’effet de cette bombe a été tel que son acteur principal Michael B. Jordan et son réalisateur Ryan Coogler ont été propulsés directement sur «Black Panther», avec le succès que l’on connaît.

Adonis Creed est désormais champion du monde de boxe et enchaîne les victoires. Tout va pour le mieux, jusqu’à ce que du passé ne surgisse un nouvel adversaire : l’impressionant Viktor Drago, le fils d’Ivan Drago, le boxeur qui a tué sur le ring Apollo Creed, le père d’Adonis.

Creed 2 est donc un film attendu au tournant, d’autant plus qu’il fait également le choix de s’inscrire dans l’héritage direct de Rocky 4 (en ajoutant de nombreux éléments du 2), soit l’un des plus sombres de la saga, celui dans lequel Apollo Creed trouve la mort sur le ring face au méchant Ivan Drago. Après les pères, ce sont les fils qui vont se battre sur fond d’inimitiés paternelles, et Adonis Creed va perdre plus que des plumes face au monstre Viktor Drago.

Une histoire très intime, un lent et lancinant chemin de croix ...

Quelque part, Creed 2 ne pouvait pas réussir. Avec la sortie du talentueux Ryan Coogler, un choix de scénario qui oblige à voir deux fois un match entre les deux mêmes opposants et une pléthore de personnages à traiter en deux heures de films, l’objectif semblait assez irréaliste. Assez logiquement donc, Creed 2 est un film à la réalisation de bonne qualité mais trop impersonnelle et/ou trop peu ambitieuse, qui a du mal à équilibrer son rythme entre Adonis, Rocky, Bianca, Viktor et Ivan.

Sylvester Stallone & Michael B. Jordan / Creed II (2018) © Warner Bros

Là où Creed 2 surprend, c’est qu’il fait le choix de livrer une histoire très intime, un lent et lancinant chemin de croix intérieur tout en dedans, là où son simple synopsis laissait entendre une forte histoire d’antagonisme externe (comme Rocky 4 en fait). De fait, des cinq personnages susnommés, ce sont donc bien Ivan et Viktor qui souffrent le plus du tempo du film, accélérant un développement complexe et intéressant qui aurait mérité un peu plus de finesse et pourquoi pas 10 minutes de film supplémentaires, le seul dialogue entre Ivan et Rocky étant sans conteste le moment le plus décevant du film par exemple.

Dolph Lundgren, Michael B. Jordan & Florian Munteanu / Creed II (2018) © Warner Bros

Heureusement le physique titanesque de Viktor (incarné par le boxeur professionnel Florian Munteanu) parvient à générer suffisamment de peur et de fascination pour rattraper cette paire d’antagonistes bizarrement sous investie par le film, alors que l’ultime dénouement du combat final, jouissif et intelligent, repose sur leur dynamique à eux deux. Creed 2 reste pour autant un très bon film qu’il serait bête de manquer, puisqu’il réussit le principal : livrer un film à la fois dur, tendre et percutant, à l’image de ses deux combats de boxe, certes moins marquants que ceux de Creed mais toujours très spectaculaires.

En bref !

Une réussite moins impressionnante que Creed premier du nom, mais clairement une réussite tout de même. Le réalisateur Steven Caple Jr. est tout à fait compétent mais visiblement moins inspiré que son prédécesseur Ryan Coogler.

3,5/5 ★

Plus d'informations sur Creed 2.

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