Critique7. August 2024

Au cinéma: «Trap», Josh Hartnett dans la gueule du loup

Au cinéma: «Trap», Josh Hartnett dans la gueule du loup
© Warner Bros. Entertainment Switzerland GmbH

Après «Knock at the Cabin», la légende M. Night Shyamalan revient au cinéma avec une intrigue détonante. L’acteur Josh Hartnett y interprète un père de famille, et, accessoirement, l’ennemi public à coincer coûte que coûte. On fait le point sur «Trap»!

Riley (Ariel Donoghue) est une fan incontestée de la star Lady Raven (Saleka Shyamalan), alors Cooper (Josh Hartnett), un père aimant, décide de l’accompagner au concert de l’artiste. Moment inoubliable pour la jeune adolescente, le spectacle se déroule à merveille. Or une lourde présence des forces de l’ordre se fait sentir et le FBI quadrille bientôt l’ensemble des festivités. Cooper s’agite, il semblerait que l’évènement ait été organisé pour coincer un tueur en série que l’on nomme «The Butcher». Et malgré elle, la jeune fille se retrouve au milieu de sombres machinations.

Il le dit lui-même sur sa page Instagram, “always a student”, comprenons “pour toujours un étudiant (ndlr: en cinéma)”. Depuis «Le Sixième Sens» (1999) ou encore «Signs» (2002), M. Night Shyamalan est passé maître dans un genre dont il est parfois l’unique représentant et qu’il explore continuellement. «Trap» s’appréciera donc à l’aune de ses recherches cinématographiques perpétuelles. Il admire Stanley Kubrick, Akira Kurosawa et Stephen King. Et pour son nouveau long-métrage, l’alchimiste-cinéaste distille l’art de ses pairs pour dévoiler une œuvre hybride, à la fois pop et ô combien personnelle.

Au cinéma: «Trap», Josh Hartnett dans la gueule du loup
Saleka Shyamalan dans «Trap» © Warner Bros. Entertainment Switzerland GmbH

Tout commence avec l’artiste et compositrice Saleka Shyamalan, sa fille, à qui il propose un jour de composer un album pour son nouveau projet. Et bientôt, ils développent ensemble l’idée d’une intrigue au beau milieu d’un concert. Inspiré de l'«opération Flagship» (une opération d’infiltration qui a conduit à l’arrestation de 101 fugitifs à Washington dans les années 80), «Trap» prend alors la forme d’un «Silence des agneaux» en plein milieu d’un concert de Taylor Swift. Tourné en pellicule 35mm, le concept profite d’une mise en scène efficace et d’une écriture malicieuse.

Josh Hartnett (qui s’offre une formidable renaissance depuis sa prestation dans «Oppenheimer»), interprète un sociopathe au flegme grinçant. Et si les intentions de son personnage sont vite révélées, la manière dont M. Night Shyamalan tient son public en haleine relève de l’exploit narratif. Sans en dévoiler davantage, il s’agit presque entièrement d’une étude sur les possibles lieux d’ancrage du suspens. Un miroir aux alouettes cher au réalisateur et qui n’aurait sans doute pas déplu à John Carpenter et son inarrêtable Michael Myers. Bref, il court, il court, le furet, et ce, pour notre plus grand plaisir.

4/5 ★

Au cinéma le 7 août.

Plus d'informations sur «Trap»

Bande-annonce de «Trap»

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