Critique28. Juni 2024 Cineman Redaktion
Critique de «Fancy Dance» sur Apple TV+, une importante représentation de la culture seneca-cayuga
Pour son premier long métrage, «Fancy Dance», la réalisatrice Erica Tremblay, se penche sur la culture autochtone nord-américaine et les discriminations auxquelles elle est confrontée, avec, dans le rôle principal, Lily Gladstone.
(Une critique de Christopher Diekhaus, adaptée de l'allemand)
Jax (Lily Gladstone) est une jeune femme autochtone. Au jour le jour, elle vit de petites escroqueries. À la recherche de sa sœur disparue, elle doit s’occuper entre temps de la fille de cette dernière, Roki (Isabel Deroy-Olson). Dans la réserve de seneca-cayuga, l’adolescente est sur le point de participer à une importante cérémonie lors du prochain pow-wow traditionnel. Mais lorsque Roki est arrachée à Jax pour être confiée à son grand-père, les deux femmes décident de s’enfuir.
Le premier film d’Erica Trembley rappelle dans sa thématique le thriller «Wind River» (2017) de Taylor Sheridan, dans lequel le réalisateur attirait l’attention sur les disparitions de femmes autochtones et dénonçait le manque d’implication des autorités. Si, dans «Fancy Dance», l’enquête policière est bien illustrée et procure même quelques frissons, elle ne constitue pas le thème central de l’histoire, mais sert plutôt à illustrer les défaillances du pays et les inégalités.
Pour son récit, la réalisatrice et sa coscénariste Miciana Alise s’intéressent surtout à mettre place une atmosphère pesante, plutôt que de développer ses rebondissements. À l’écran, la désolation qui sévit dans de nombreuses réserves contraste avec la vie de banlieue bien léchée d’une population blanche. Les images aux couleurs désaturées plongent dans cet environnement où les perspectives d’avenir sont remplacées par la drogue, l’alcool et la criminalité. Et en tant que membre de la nation seneca-cayuga, Erica Tremblay connait bien son sujet.
Avec soins, «Fancy Dance» accorde une attention particulière à l'identité autochtone et à la préservation des traditions. Roki, jeune adolescente protégée des réalités du monde par sa tante, est confrontée à une véritable prise de conscience, mais manque d’espace pour s’épanouir vraiment. Ses actions, parfois un peu forcées, semblent suivre une formule précise qui donne au dernier tiers du film une certaine prévisibilité.
Lauréate d’un Golden Globe pour son rôle dans «Killers of the Flower Moon», Lily Gladstone, porte le film. Elevée dans la réserve de la nation Blackfeet, l’actrice concentre le désespoir, la colère et l'intrépidité de Jax dans un jeu tout en retenue. Une performance grandiose qui fait de son personnage la star du film. Bref, «Fancy Dance» mérite votre attention!
3,5/5 ★
«Fancy Dance» est à découvrir sur Apple TV+ depuis le 28 juin.
Bande-annonce de «Fancy Dance»
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