Critique17. Januar 2024

Critique de «Vermines», un cinéma d'araignée et d'essai

Critique de «Vermines», un cinéma d'araignée et d'essai
© Mont Blanc Distribution

Arachnophobes, passez votre chemin, «Vermines» arrive sur les écrans ! Et pour son tout premier long métrage, Sébastien Vaniček offre une œuvre stylée et diablement efficace.

Kaleb (Théo Christine) vit avec sa sœur dans une cité de Seine-Saint-Denis. Passionné d’animaux exotiques, il achète une araignée dans une arrière-boutique. Mais, une fois à la maison, la petite bête s’échappe de sa boite. Une araignée en liberté, ça devrait aller, non ? Plusieurs milliers, en revanche, ça pourrait faire des dégâts. Car la créature se multiplie à la vitesse grand V, et alors que les habitants du bâtiment commencent à tomber comme des mouches, la police déclare la quarantaine. Enfermés dans l’immeuble, Kaleb et ses amis vont passer une nuit agitée.

Si Steven Spielberg avait créé un vent de panique sur les plages avec le requin géant de son film «Les Dents de la mer» en 1975, le «natural horror» («horreur naturelle», ou l’utilisation d’antagonistes bestiaux ou végétaux à des fins horrifiques) a connu son lot de ratés particulièrement risibles. Et alors que l’histoire ne fait pas preuve de grande originalité, Il serait bien trop facile de prendre «Vermines» pour un nanar de plus. Mais Sébastien Vaniček possède un talent indéniable et saura habilement raviver un sentiment latent d’arachnophobie chez bon nombre de spectatrices et spectateurs.

© Mont Blanc Distribution

C’est au cœur des impressionnantes arènes de Picasso de l’architecte Manuel Núñez Yanowsky que le cinéaste pose ses caméras. Grandiose et écrasante, la structure, aux faux airs de ruche, est spectaculaire à l’écran et devient un personnage à part entière. Dans ses couloirs sombres, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko ou encore Finnegan Oldfield évoluent et se glissent avec plaisir dans la peau de leurs personnages. Mais c’est surtout Théo Christine qui crève l’écran au premier plan avec son rôle de Kaleb. Si les décisions de son personnage sont parfois discutables, son charisme pousse à le soutenir coute que coute.

Lui-même enfant de Seine-Saint-Denis, Sébastien Vaniček cherche à montrer une image des cités différentes des stéréotypes généralement proposés sur les écrans. Ici, l’entraide est quotidienne. Ainsi, après la disparition de leur mère, Kaleb et sa sœur ont pu retrouver dans leur voisinage une famille de substitution. Pour l’aidé à raconter leur histoire, le cinéaste est accompagné de Florent Bernard, scénariste de la série «Bloqués» et spécialiste des comédies. Ensemble, ils offrent un scénario fort, porté par des dialogues marquants et souvent cocasses.

Le tout est superbement mis en scène. Les mouvements sont fluides, les jeux de caméra et de couleur admirables, les rythme toujours marqué. De bons sons rap finissent de donner vie à l’image. Parfaitement sélectionnées, ils accompagnent superbement les moindres instants. Et comme hypnotisé, le public ne peut s’empêcher de hocher la tête en rythme. En bref, «Vermines» est un projet dynamique et rafraîchissant, qui réussit rapidement à faire oublier ses défauts. Alors, n’hésitez pas à vous laisser prendre dans la toile de Sébastien Vaniček, un talent à garder impérativement à l’œil.

3,5/5 ★

Au cinéma depuis le 17 janvier

Plus d'informations sur «Vermines»

Bande-annonce de «Vermines»

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