Critique13. April 2023 Theo Metais
Critique de «Donjons & Dragons: L'honneur des voleurs», adaptation volubile et fidèle
L’adaptation pour le moins attendue du célèbre jeu de rôle Donjons & Dragons, ou D&D pour les intimes, se transforme en un divertissement fidèle et loufoque. Voici notre critique.
Lorsque le charmant barde Edgin (Chris Pine), accompagné de l’intrépide Holga (Michelle Rodriguez), s'évade de prison, il apprend le meurtre de sa femme et l'enlèvement de sa fille Kira (Chloe Coleman) par Forge (Hugh Grant). Ainsi, Edgin recrute une équipe composée du magicien Simon (Justice Smith), de la métamorphe Doric (Sophia Lillis) et du noble Xenk (Regé-Jean Page). Ensemble, ils partent à la recherche d’une relique dont la tradition veut qu'elle puisse ramener les morts à la vie et ils tenteront de délivrer la jeune Kira.
Une chose est sûre, «Donjons & Dragons» n’a jamais été autant en vogue. Après avoir été le jeu préféré des trublions de la série «Stranger Things» sur Netflix, voilà que l’emblématique jeu de rôle des années 70 devient l’un des blockbusters les plus attendus de 2023. Adaptation attentive à l’univers originel et à ses règles élémentaires, «Donjons & Dragons: L'honneur des voleurs» à fière allure. Recréant une euphorie proche de l'expérience du jeu, le duo de réalisateurs signe un honorable travail de fans et une création qui s’adresse aux initié.e.s comme à un large public.
Chris Pine et Michelle Rodriguez s’opposent à Hugh Grant et rencontrent dans leur quête Justice Smith («Pokémon : Détective Pikachu»), Sophia Lillis (la série «I Am Not Okay with This» et la franchise horrifique «Ça») et le britannique Regé-Jean Page (célèbre depuis «La Chronique des Bridgerton» sur Netflix). Si la distribution coche un peu les cases du grand divertissement populaire, reconnaissons au moins à John Francis Daley (figure de la tout aussi iconique série «Freaks and Geeks») et Jonathan M. Goldstein d’avoir correctement joué au Bingo. Le long-métrage regroupe en effet un casting transgénérationnel à son aise. Et le plaisir du vintage se mêle à une pointe d’arrogance américaine et à un humour pince-sans-rire britannique pour le moins à propos.
Transpire alors une légèreté assumée, une action fédératrice, finement chorégraphiée, et une recette intemporelle (malgré un débordement de CGI, lui, bien dans son époque). Alors que s’éveille une armée de morts-vivants sous la joute des terrifiants Magiciens Rouges, «Donjons & Dragons» fait la part belle à une franche et sincère camaraderie entre ses personnages et à une amitié platonique entre Edgin et Holga. Une note ô combien appréciable dans un univers qui s’évertue bien trop souvent à créer de mièvres sous-textes romantiques entre ses protagonistes.
Ainsi, «Donjons & Dragons» fédère à mesure qu’il divertit. À l’orée du ridicule, du stéréotype et du kitsch, personne ne réinvente ni la roue, ni le luth, ni le film de quête, ni le concept de l’antagoniste au cinéma. Et pourtant, même si la gaillardise et les décors semblent recyclés, il y a là une décontraction rafraîchissante et une proposition délurée dans l’univers de la fantaisie médiévale. Une réussite qui tient certainement au tempo de son rythme et une écriture de bon aloi. En espérant tout de même que l'honneur des voleurs ne soit bafoué qu’une seule fois. La formule risquerait sinon de se gripper.
3,5/5 ★
Au cinéma depuis le 12 avril.
Plus d'informations sur «Donjons & Dragons: L'honneur des voleurs»
Bande-annonce de «Donjons & Dragons: L'honneur des voleurs»
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