Critique16. November 2023 Maxime Maynard
Critique d'«Àma Gloria», poignante relation entre une fillette et sa nounou
En 2014, «Party Girl», repartait vainqueur de la Caméra d’or et du Prix d’ensemble dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes. Aujourd’hui, la réalisatrice Marie Amachoukeli-Barsacq revient en force avec le merveilleux «Àma Gloria», un superbe drame relationnel.
Cléo (Louise Mauroy-Panzani), six ans, vit à Paris. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Gloria (Ilça Moreno Zego), sa nounou, à toujours fait partie de sa vie. Mais après le décès de sa mère, Gloria doit retourner vivre au Cap-Vert, son pays d’origine. Désemparée, Cléo réussit à convaincre son père de la laisser passer été là-bas.
En dédiant l’œuvre à sa propre nounou, Marie Amachoukeli-Barsacq confirme une inspiration très personnelle. Pour produire son projet, elle se tourne vers Bénédicte Couvreur - productrice attitrée de Céline Sciamma, qui avait conquis le public avec «Tomboy» et «Portrait de la jeune fille en feu». Au scénario, elle est accompagnée de Pauline Guéna - auteure du livre «18.3 - Une année à la PJ» qui a inspiré le film «La Nuit du 12». Une équipe majoritairement féminine - complétée par la photographie d’Inès Tabarin ou encore la musique Fanny Martin - pour mettre en scène l’histoire de deux personnages unis par un amour profondément maternel. L’intensité de cet amour est le noyau même du film. Il transparaît dans chaque scène, dans chaque petit moment de complicité.
Dans la peau de Cléo, la toute jeune Louise Mauroy-Panzani est grandiose. Pour son tout premier long métrage, elle bouillonne d’une émotion pure et éblouissante. Ses rires illuminent l’œuvre, ses pleurs crèvent les cœurs. Le monde se dévoile à travers son regard. Avec elle, nous partageons les moments de joie, de peur, de tristesse et découvrons une existence capverdienne bien différente de l’univers parisien. Ilça Moreno Zego, véritable nounou dans la vie, l’accompagne affectueusement. Les deux actrices non-professionnelles se complètent à la perfection et nous attendrissent à chaque instant.
Pour capturer la force de leurs émotions, la caméra se met au plus près de ses personnages et cadre régulièrement leurs visages. Rien n’échappe à nos regards. De splendides saynètes animées entrecoupent le film et témoignent d’une douce vision enfantine d’instants passés. Les musiques sont utilisées avec parcimonie, la réalisatrice leur préférant des instants de contemplations silencieuses. Un agréable choix stylistique qui complète superbement la tendre réussite qu’est «Àma Gloria» : une œuvre pour tous les âges à découvrir absolument.
4,5/5 ★
Depuis le 16 novembre au cinéma.
Plus d'informations sur «Àma Gloria».
Bande-annonce d'«Àma Gloria»
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