Critique9. Mai 2023

Critique de «L'Exorciste du Vatican», le kitsch et les horreurs du Saint-siège

Critique de «L'Exorciste du Vatican», le kitsch et les horreurs du Saint-siège
© Sony Pictures Releasing Switzerland GmbH

Quand le kitsch des films de séries-B se mêle aux horreurs sanctifiées du Vatican, voici notre critique de «L'Exorciste du Vatican».

(Critique de Maria Engler, adaptée de l’allemand par Eleo Billet)

Avec un plaisir certain, le film de Julius Avery pioche dans les classiques du genre, et n’hésite pas à en rajouter une couche pour offrir un spectacle d’enfer. Avec Russel Crowe en exorciste en chef du Vatican, «L'Exorciste du Vatican» nous invite à suivre ses pérégrinations et combats contre les démons et autres créatures des ténèbres, au milieu de complots entourant le Saint-siège.

Le père Gabriele Amorth (Russell Crowe), sous les ordres du Pape, jouit des pouvoirs que lui offre son statut. Toutefois, il doit déléguer la plupart de ses cas d’exorcisme aux médecins, car rares sont les personnes réellement possédées. Appelé un jour en Espagne, au chevet d’un garçon possédé, il réalise très vite qu’il est face à un véritable démon, bien plus puissant que ceux auxquels il a été confronté jusqu’alors. Mais, celui-ci dissimule également un secret capable d’ébranler les plus hauts rangs de l’Église Catholique.

Critique de «L'Exorciste du Vatican», le kitsch et les horreurs du Saint-siège
«L'Exorciste du Vatican» © Sony Pictures Releasing Switzerland GmbH

Russell Crowe est resté, depuis «Gladiator» (2000), une star. Et comme d’autres avant lui, il s’essaye désormais au premier rôle dans un film d’épouvante. Le genre étant revenu à la mode, l’occasion était parfaite pour adapter les mémoires du Père Gabriele Amorth au cinéma. Ce dernier fut exorciste en chef de 1986 et 2016 et décrivit abondamment son travail dans ses livres. L’acteur incarne donc cette figure controversée avec sa stature et sa bonhommie habituelle, non sans visiblement s’amuser dans son rôle hors des clous. En effet, le Père, désinvolte, blague et ressemble bien plus à un Indiana Jones érudit qu’à un ecclésiastique.

Mêlant horreur et humour, «L'Exorciste du Vatican» compose habilement avec ses intrigues entremêlées. Il n’échappe néanmoins pas aux clichés, qui l’empêchent de se déployer et se démarquer des autres œuvres du genre. Ne pouvant pas réinventer les films d’exorcisme, Julius Avery propose plutôt ici un hommage à ses inspirateurs, notamment William Friedkin réalisateur de «L'Exorciste» en 1973. Pourtant, dans son final grandiloquent, le film parvient à surprendre, grâce à ses nombreuses exagérations, aidées d’effets spéciaux bien travaillés.

La plus grande force de «L'Exorciste du Vatican» reste de ne pas se prendre trop au sérieux, tout en offrant ce que le public attend d’un film d’horreur sur l’exorcisme : le démon fait tourner les têtes, s’envoler les gens comme des objets et provoque des bains de sang. Sans se perdre dans l’auto-dérision, le film est un régal pour les amateur·ice·s.

3,5/5 ★

Au cinéma le 10 mai

Plus d'informations sur «L'Exorciste du Vatican»

Bande-annonce de «L'Exorciste du Vatican»

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