Critique27. Dezember 2023 Cineman Redaktion
Critique de «Rebel Moon», alunissage sur Netflix compliqué pour Zack Snyder
Après «Army of the Dead» en 2021, Zack Snyder revient en exclusivité sur Netflix avec «Rebel Moon: Part One – A Child of Fire», la première partie d’un diptyque de science-fiction.
(Une critique de Kilian Junker)
Une petite colonie de cultivateurs de la lune Veldt attire la convoitise d’un violent dictateur, le sénateur Balisarius. Les incessantes conquêtes de ce dernier nécessitent en effet de nombreux vivres pour nourrir ses armées, et la fertile terre de la planète ainsi que la main verte de ses occupants semblent bien à même de répondre à ce besoin. Acculés face à la menace de ces visiteurs impromptus, les pacifiques colons de Veldt menés par la vengeresse Kora (Sofia Boutella) vont tenter le tout pour le tout pour protéger leurs terres.
Snyder fait figure d’étrange électron au sein d’Hollywood : si ses films transpirent d’un malhabile (et plutôt très conventionnel) discours individualiste et libertarien, lui-même cultive un paradoxal besoin de s’afficher comme le porteur d’une vision nouvelle au sein d’un univers de studios bien gangréné. Et nul doute qu’au premier coup d’œil, la patte Zack Snyder marque «Rebel Moon», autant au niveau de ses thématiques récurrentes dans sa filmographie que de ses partis pris visuels. Malheureusement, au lieu de trancher dans le vif, le réalisateur prolonge simplement la stratégie de récupération constante des studios : «Rebel Moon» ressemble à un pot-pourri aisé à franchiser, assez fade visuellement, bâtard entre les films d’Akira Kurosawa et l’univers de George Lucas.
Mais au sein de ce salmigondis de références, Snyder oublie l’essence-même de ce qui fait un bon film de science-fiction : la création d’un univers cohérent, l’évasion du spectateur, la construction d’un grand spectacle visant le divertissement (et accessoirement la réflexion)… Il nous livre un long-métrage bicéphale, appauvri par de constantes antithèses : longueur injustifiée, mais construction carencée, ultra-violence constante, mais image pudibonde, envie d’immensité toujours cloisonnée par des décors qui réduisent constamment ses ambitions (dont une utilisation catastrophique du StageCraft)... Et si le jeu d’acteurs de quelques rôles principaux (notamment Sofia Boutella) sauve les meubles, on a bien de la peine à pardonner à Snyder toutes les maladresses de «Rebel Moon» et son scénario perclus de clichés. Gageons que la version longue qu’il souhaite délivrer à Netflix ait la capacité de renverser la vapeur. Affaire à suivre…
1,5/5 ★
«Rebel Moon – Partie 1 : Enfant du feu» est à découvrir sur Netflix depuis le 22 décembre.
Bande-annonce de «Rebel Moon – Partie 1 : Enfant du feu»
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