Critique23. Januar 2024 Cineman Redaktion
Critique d'«Un coup de dés», un thriller hasardeux d’Yvan Attal
Dans la continuité de son dernier film «Les Choses Humaines» (2021), Yvan Attal délaisse la comédie pour s’atteler tant bien que mal au thriller.
(Une critique de Damien Brodard)
Depuis que Mathieu (Yvan Attal) a été sauvé par son meilleur ami Vincent (Guillaume Canet), il se sent éternellement redevable à son égard. Afin de tourner la page, tous deux mènent une vie parfaite avec leurs épouses (Marie-José Croze et Maïwenn) dans le Sud de la France. Toutefois, Mathieu déchante à la découverte de la relation extraconjugale de Vincent avec une jeune femme du nom d’Elsa (Alma Jodorowsky). Lorsque cette dernière est retrouvée morte, leur amitié idéale se change progressivement en un tissu de mensonges dont personne ne sortira indemne.
Une incursion laborieuse dans le monde du thriller pour Yvan Attal. On a en effet affaire à une intrigue lente au démarrage, s’évertuant à présenter des personnages fades et peu captivants, malgré l’insistance du récit sur les événements précédant l’incident. Le film trouve finalement son rythme en instaurant un climat paranoïaque séduisant, bien que parfaitement trivial. Outre ce scénario en dents de scie, l’écriture grossière cherche tellement à rendre son protagoniste torturé intérieurement que c’en devient risible, parfois à l’image d’une mauvaise parodie de film noir. À ce titre, le choix d’une voix over sans finesse parachève cette comparaison malheureuse. Reste que l’une des bonnes idées du script, appropriée à l’époque, réside dans le fait que même des individus qui semblent bien sous tous rapports peuvent s’avérer être des malfaiteurs.
Yvan Attal n’atteint que rarement la tension tant recherchée grâce à sa mise en scène, certes parsemée d’une poignée de plans élégants, mais toujours subordonnée aux dialogues et délaissant la narration visuelle. Au premier rang d’une distribution prestigieuse, l’acteur et réalisateur donne le ton général : à l’exception d’Alma Jodorowsky, toutes et tous se montrent passables et mornes – les sommets étant atteints par la voix over aussi monotone qu’à la lecture d’un prompteur. En dépit de l’envie certaine de livrer un thriller vénéneux et haletant, ce qu’il n’est que trop rarement, Attal signe un long-métrage qui paraît éloigné de ses ambitions. Sans être une copie honteuse, «Un coup de dés» trouvera sans doute plus sa place en divertissement du dimanche après-midi qu’auprès des bons élèves du genre.
2,5/5 ★
Au cinéma depuis le 24 janvier
Plus d'informations sur «Un coup de dés»
Bande-annonce de «Un coup de dés»
A lire aussi sur Cineman:
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement