Critique de «Furies», un John Wick au féminin pour Netflix?

La nouvelle série d’action made in France «Furies» vient de débarquer dans le catalogue Netflix, avec ses promesses à la «John Wick», mais transposées aux bas-fonds parisiens.

(Une critique de Kilian Junker)

Lyna (Lina El Arabi), une jeune femme dont le père trempe dans un douteux business pourtant bien juteux, tente de mener sa vie loin d’une famille peu recommandable. Mais lorsqu’elle leur accorde une brève visite le jour de son anniversaire, son père est tué sous ses yeux. Commence alors pour elle une quête de vengeance, qui va la mener dans la toile de la Furie : la grande arbitre d’un Paris underground où tentent de cohabiter les multiples têtes du crime organisé de la capitale.

Avant d’y entrer, il faudra consentir à avaler quelques couleuvres pour adhérer pleinement à la nouvelle offre Netflix en provenance de France. En effet, son histoire de jeune femme banale se transformant en quelques mois de prison en simili-Tom Cruise de «Mission Impossible», autant apte à crocheter des serrures qu’à infiltrer la mafia parisienne, parait au premier abord difficile à admettre. Mais passé outre ce postulat, la création de Jean-Yves Arnaud et Yoann Legave parvient à attraper son spectateur par le col, notamment grâce à un rythme incisif qui prend réellement après une exposition à base de voix-off un peu trop explicative.

Scènes d’action régulières et peu chiches en castagne, photographie poisseuse et nocturne assez agréable et mise en scène convenue, mais fonctionnelle, «Furies» suit point par point les étapes éprouvées du film d’action, mais le fait plutôt bien. Et si la réalisation est parfois assez fade, son inscription au sein de la capitale française ainsi que son casting cinq étoiles suffisent à rehausser sa saveur. En effet, Lina El Arabi (qui avait déjà tourné dans «Family Business», une autre production Netflix à base de malfrats) est parfaite dans son rôle et convaincante pour ses scènes d’action, autant que le sont Marina Foïs ou Mathieu Kassovitz.

Pas sûr toutefois que le format sériel siée à merveille à cette production qui, il faut le dire, s’enlisera de plus en plus dans un schéma convenu et dans de trop nombreuses sous-intrigues… Bref, «Furies» sera une série que l’on dégustera plus pour ses moyens et son très bon casting que pour la brillance de son écriture, mais on en ressortira à coup sûr en se réjouissant de découvrir la suite de la carrière de Lina El Arabi que l’on devine éclatante !

3,5/5 ★

Depuis le 1er mars sur Netflix.

Bande-annonce de «Furies»

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